Mgr Ondo Eyene: «les élections montrent à quel point le Gabon est divisé et habité par toutes sortes de violence diabolique»
« Avec le Saint Pape Jean Paul II, l’église famille de Dieu Gabon, lève toi ! Et marche pour la vérité, la justice et la paix ». C’est en ces termes que les évêques du Gabon, réunis dans le cadre de la 30ème conférence épiscopale du Gabon, ont tenu à adresser un message au peuple gabonais. Profitant de son homélie, l’évêque du diocèse d’Oyem Mgr Jean Vincent Ondo Eyene a tenu à mettre en garde les hommes politiques sur les dérives qui gravitent à chaque élection.
C’est en présence du premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, des membres du gouvernement et du Haut commissaire général de la République Michel Essongue que s’est déroulée cette messe de clôture de la 30ème assemblée plénière des évêques du Gabon. Une rencontre qui a été essentiellement marquée par le message de ces derniers au peuple gabonais mais surtout l’homélie du président de la Conférence épiscopale du Gabon qui est longuement revenu sur la situation sociopolitique du pays.
Lors de son allocution, Mgr Jean Vincent Ondo Eyene a relevé la nécessité que « la foi vienne au secours des hommes politiques gabonais », qui selon lui seraient obnubilés par « les illusions terrestres du pouvoir ». « A quoi sert vraiment de gagner une élection, si les droits fondamentaux de la personne et le salut des âmes sont compromis, vendus ou hypothéqués. A quoi sert de vouloir même gagner les élections, si ce n’est pas pour servir les Gabonais et permettre au Gabon de se développer », a-t-il martelé.
Sur un ton franc et sans langue de bois, le président de la Conférence épiscopale n’a pas manqué de lancer un avertissement aux politiques. « Je voudrais vous mettre en garde contre la démesure et l’idolâtrie du pouvoir. Les élections présidentielles, législatives et locales viennent souvent montrer à quel point le Gabon est divisé et habité par toutes sortes de violence diabolique comme les crimes rituels et consort. Des violences patentes ou même latentes, fratricides ou liberticides qui ne nous apportent rien de bon mais continuent d’être un frein au développement et à l’unité de notre Nation », a-t-il indiqué.