Médias publics : vers une mutualisation des ressources pour une production nationale ambitieuse

Le ministre de la Communication et des Médias, Paul Marie Gondjout, a appelé à une convergence stratégique entre les entités audiovisuelles publiques telles que Gabon Télévisions, Radio Gabon, Télédiffusion du Gabon, l’Agence gabonaise de presse et l’Institut gabonais d’histoire et d’images. Objectif : améliorer la qualité des contenus, valoriser les productions locales et réaffirmer le rôle des médias d’État dans la fabrique du lien social.

Dans une déclaration prononcée à l’approche des festivités du 65e anniversaire de l’indépendance du Gabon, marquées cette année par une célébration décentralisée à Tchibanga, chef-lieu de la Nyanga, le membre du gouvernement a exposé une vision claire : faire des médias publics le miroir des talents gabonais et des aspirations de la population.

Un impératif de cohérence et de qualité dans l’offre audiovisuelle

« Nous souhaitons voir toutes ces entités mutualiser leurs ressources, leurs forces, de manière à améliorer la qualité de la production télévisuelle », a déclaré Paul Marie Gondjout, soulignant la nécessité d’une meilleure articulation entre les différents acteurs publics. À travers cette volonté de convergence, le gouvernement entend repositionner le secteur audiovisuel comme un vecteur clé de rayonnement culturel, mais aussi comme un levier économique.

Le ministre déplore la domination persistante des programmes importés, notamment les télénovelas, au détriment des créations locales. Pourtant, insiste-t-il, « il y a des talents dans notre pays pour ce qui est de la production télévisuelle, des jeunes artistes qui voudraient voir leurs productions diffusées ». À l’heure où les plateformes numériques et la consommation à la demande redéfinissent les usages, les médias publics sont appelés à jouer un rôle structurant en matière de contenu original.

Renforcer la mission de service public autour de l’ancrage local

Dans cette perspective, la mutualisation vise non seulement à optimiser les moyens humains et techniques, mais aussi à réaffirmer le rôle des médias d’État dans la construction d’une identité nationale partagée. « Offrir une information de qualité aux usagers nécessite le respect de certains fondamentaux : la fiabilité, l’appartenance et l’utilité de l’actualité diffusée », a insisté Paul Marie Gondjout.

Cette réforme s’inscrit dans un contexte de refondation plus large de l’action publique, avec une volonté affirmée du gouvernement de doter le pays d’un écosystème médiatique souverain, adapté aux réalités locales, et porteur d’ambitions nouvelles pour les filières créatives.

Alors que la capitale du sud se prépare à accueillir les festivités nationales, cette impulsion pourrait constituer un tournant pour les industries culturelles gabonaises, si elle s’accompagne d’un véritable plan d’investissement et de modernisation des outils de production. Reste à voir si cette volonté politique se traduira concrètement dans les mois à venir.