Makoukou : l’ancien maire, Guy-Roger Ekazama claque la porte d’un PDG « opaque et illégale »
![](https://gabonmediatime.com/wp-content/uploads/2025/02/Gabon-Gabonmediatime_Guy-Roger-Ekazama-780x470.jpg)
Le Parti Démocratique Gabonais (PDG) continue d’être secoué par une crise interne qui fragilise son unité et remet en question sa légitimité politique. Dernier épisode en date : la démission fracassante de Guy-Roger Ekazama, ancien maire de Makokou et membre influent du Comité Permanent du Bureau Politique du parti. Lors d’une déclaration publique tenue à Makokou le 8 février 2025, l’homme politique a dénoncé une gestion « opaque et illégale » du PDG depuis la prise du pouvoir par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) en août 2023.
Après plus de 30 ans de militantisme, Guy-Roger Ekazama a acté sa rupture avec le PDG, dénonçant un « groupuscule de militants animés par des desseins inavoués » qui, selon lui, auraient pris en otage l’appareil du parti en violant ses statuts et règlements internes.
« Depuis le 7 mars 2024, le Directoire provisoire installé de manière illégale impose des décisions unilatérales, méprisant la voix des militants et des cadres du parti », a-t-il déclaré, pointant du doigt l’organisation d’un Congrès extraordinaire jugé « illégal et en totale contradiction avec les textes fondateurs du PDG ». Selon lui, cette dérive a conduit à une impasse politique sans précédent, transformant le parti en une structure bicéphale, incapable de définir une ligne politique claire.
Un rejet de l’héritage d’Ali Bongo ?
Dans son discours, l’ancien maire de Makokou n’a pas manqué de relever une volonté de la nouvelle direction du PDG d’effacer toute trace du passage d’Ali Bongo Ondimba à la tête du parti. « Le PDG s’est-il mieux porté sous Omar Bongo et moins sous Ali ? C’est une question légitime à se poser », a-t-il lancé, s’étonnant du rejet total des 14 années de gestion d’Ali Bongo par l’actuelle direction.
Par ailleurs, il a dénoncé le sort réservé à l’ancien secrétaire général du PDG, Steeve Nzegho Dieko, qui est assigné à résidence depuis le 30 août 2023 sans que le parti ne manifeste la moindre solidarité. « Aucun haut cadre du PDG n’a jugé utile de lui rendre visite ou de lui apporter un soutien, alors qu’il a été l’un des principaux animateurs du parti jusqu’à la transition », a-t-il regretté, dénonçant une ingratitude criante de la part de ses anciens camarades.
Un départ, mais pas un retrait politique
Guy-Roger Ekazama a insisté sur le fait que sa démission du PDG ne signifie pas son retrait de la vie politique. « Je démissionne d’un parti politique, mais je n’abandonne nullement les rêves et les ambitions que nous avons pour Makokou. Cette ville est notre patrimoine commun », a-t-il assuré, laissant entendre qu’il pourrait rebondir sous d’autres couleurs politiques.
Alors que le PDG traverse l’une des crises les plus profondes de son histoire, cette défection majeure confirme que le parti est loin d’avoir retrouvé sa stabilité. L’avenir dira si d’autres figures influentes suivront la même voie, accélérant ainsi le déclin d’un parti autrefois hégémonique sur la scène politique gabonaise.
GMT TV