Madagascar : les médecins opposés à la castration des violeurs d’enfants
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Les professionnels de la santé à Madagascar refusent d’appliquer la castration chirurgicale, une peine introduite dans le Code pénal pour les violeurs d’enfants de moins de 10 ans en février 2024. C’est ce que nous apprend Radio France Internationale (RFI) dans son article publié le 6 février 2025. Une décision qui selon ces médecins fait d’eux des bourreaux.
Dans l’optique de punir les violeurs des mineurs, la Haute Cour constitutionnelle malgache a autorisé en février 2024 la castration chirurgicale. Une décision que le ministre de la justice avait justifiée en citant le bilan de 133 viols sur mineurs pour le mois de janvier à Madagascar. Si cette loi est la réponse au crime ignoble qu’est le viol, cependant l’adoption de cette loi semble ne pas réjouir l’académie de médecine, ni l’ordre national des médecins censés pratiquer ces castrations chirurgicales, causant un malaise profond auprès de ces professionnels der la santé.
Les professionnels de la santé disent niet à la castration des auteurs de viol
Interrogés par RFI, ces derniers ont confié qu’ils ne souhaitaient pas prendre la place du bourreau estimant que cet acte n’est pas réalisé à des fins médicales. « J’ai fait le serment de préserver la vie du patient. J’ai déjà eu à soigner des bandits qui avaient braqué des banques et même peut-être tué des gens. Pour les violeurs, c’est pareil. Je dois les soigner, non pas leur appliquer une sentence. Or, la castration chirurgicale est irréversible, elle tue à bas bruit. »,a confié un médecin qui s’est exprimé dans l’anonymat qui a rappelé que du point de vue éthique l’on ne peut pas castrer un individu contre son gré.
Outre le corps médical, l’église catholique partage également cet avis. Dans un communiqué publié en mai 2024, elle avait d’ailleurs assimilé cette peine à un acte de torture. Si des voix ne cessent de s’élever notamment sur le plan international depuis l’adoption de cette loi, les autorités elles considèrent la mesure comme conforme à la loi malgache et aux conventions internationales ratifiées par le pays. Puisque le pays faisait face à une hausse inquiétante des viols sur mineurs. Alors que ce phénomène est également très décrié au Gabon, les plus hautes autorités de la transition devraient songer à prendre exemple sur Madagascar.
GMT TV