Madagascar : Andry Rajoelina exfiltré par un avion militaire français

Le président malgache Andry Rajoelina a été exfiltré le dimanche 12 octobre 2025 par un avion militaire français, rapporte Radio France international (RFI). Selon des sources proches du dossier, cette exfiltration aurait été rendue possible par un accord direct entre Rajoelina et le président français Emmanuel Macron.

Selon les informations RFI, l’opération d’exfiltration aurait débuté par un hélicoptère qui a transporté le président malgache vers l’île Sainte-Marie, située sur la côte est de Madagascar. De là, il aurait embarqué à bord d’un avion militaire français à destination de La Réunion, avant de poursuivre vers une autre destination qui pourrait être Dubaï, comme le rapportent des sources de RFI. 

Malgré cette fuite orchestrée, Paris a tenu à clarifier sa position, affirmant que la France ne procédera à aucune intervention militaire à Madagascar. Les autorités françaises déploient des forces militaires dans le sud de l’océan Indien à partir de La Réunion, mais celles-ci n’effectueront aucune opération sur la Grande Île.

Dimanche soir, des membres proches de Rajoelina affirmaient, dans une communication vidéo destinée aux diplomates, que le président était toujours à Antananarivo, précisant qu’il se trouvait dans un bunker. Georgette, correspondante à Madagascar, note que les canaux de communication officiels de la présidence ont été interrompus, compliquant les efforts pour confirmer la localisation du président. 

C’est ce lundi 13 octobre qu’Andry Rajoelina est réapparu dans une allocution de vingt minutes diffusée à 22 h 35, sur les réseaux sociaux depuis un « lieu sûr » mais non identifié pour démentir les rumeurs de sa cavale qui alimente. « J’ai pris des mesures pour protéger ma vie et éviter un bain de sang entre Malgaches. Je suis actuellement en mission à l’étranger. Un complot visant à attenter à ma vie a été fomenté par certains groupes [et] préparé avant le 25 septembre [date du début des manifestations à Antananarivo] », a-t-il affirmé sans plus de détails. 

Changement à la tête de la gendarmerie

Dans le cadre de la crise actuelle, le général Nonos Mbina Mamelison a été nommé ce lundi matin nouveau commandant de la gendarmerie nationale. Cette décision a été prise lors d’une réunion avec les ministres de la Défense, de la Gendarmerie nationale et le nouveau chef d’état-major des armées. Dimanche, alors qu’il dirigeait son unité, le FIGN, le général Mamelison avait déclaré que ses hommes se rebellaient et rejoignaient le mouvement de protestation, se proclamant de facto comme le nouveau commandant de la gendarmerie nationale. 

Cette passation de pouvoir a donc été officialisée ce lundi 13 octobre, marquant un changement significatif pour une gendarmerie qui, jusqu’à récemment, était engagée dans la répression des manifestations à Madagascar.