Libreville : UDB 5e arrondissement, risque d’implosion de grande ampleur ?

Alors que l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) entame à peine son ancrage territorial dans la capitale, les tensions internes observées dans le 5e arrondissement de Libreville suscitent de vives inquiétudes. En toile de fond : des nominations contestées, des ambitions personnelles et un silence qui en dit long.
C’est une étincelle qui pourrait embraser l’une des zones électorales les plus stratégiques de la capitale gabonaise. À peine amorcée, la structuration de l’UDB dans le 5e arrondissement de Libreville suscite déjà polémiques, frustrations et menaces de démissions. En cause, les récentes nominations aux commissariats politiques dans cette circonscription, qui font grincer des dents au sein même des sympathisants du parti encore en cours de légalisation.
Des choix contestés et une légitimité fragilisée
Pour nombre d’observateurs de la scène politique locale, la désignation de certains cadres dans la hiérarchie locale du parti pose question. « On ne comprend pas ces choix. On parle de commissaires politiques dans un parti qui n’a même pas encore de base structurée ni de légalité formelle », fustige un sympathisant de la première heure, déçu du manque de concertation.
Dans un arrondissement historiquement disputé, où les partis comme le PDG disposent d’un maillage territorial éprouvé, la stratégie de l’UDB paraît pour le moins précipitée. « On ne peut pas décréter une implantation par décret ou par nomination, surtout dans une zone comme le 5e. Cela se construit », souligne un ressortissant de la localité.
Le silence d’Arsène Edouard Nkoghe, un malaise croissant
Autre source d’inquiétude : le silence pesant du Délégué Spécial de la commune et figure montante de l’UDB dans la zone, Arsène Edouard Nkoghe. Nommé le 5 juillet dernier dans la ligue des jeunes du parti, cet ancien député et conseiller municipal jouit d’une forte popularité, bâtie sur des années d’actions sociales et une présence active à travers son mouvement politique, le MPP5. Pourtant, aucune communication publique, aucun changement de logo, ni campagne d’adhésion visible à sa permanence n’ont été entrepris depuis sa désignation. De quoi alimenter les spéculations sur une possible prise de distance.
« Lorsqu’il était revenu au PDG, tout le monde l’avait senti, ça bougeait, ça recrutait, ça travaillait. Mais là, c’est silence radio. Et ce n’est pas son genre », note un proche du concerné. Pour cet observateur averti, l’attitude de l’actuel Délégué Spécial pourrait traduire un malaise profond, ou au contraire une stratégie d’attente dans un climat d’instabilité organique.
Entre ambitions et risques de fragmentation
À peine né, le parti du président Brice Clotaire Oligui Nguema semble déjà confronté à la réalité de l’implantation territoriale, bien plus exigeante qu’une dynamique de sommet. Dans un arrondissement aussi politique que le 5e, les rivalités, les ambitions personnelles et les logiques d’influence risquent de plomber l’unité et l’image d’un parti qui cherche encore sa voix et ses voix.
À moins d’un sursaut organisationnel ou d’un recadrage clair venu de la direction nationale, le risque d’une explosion interne n’est pas à écarter. À la veille d’échéances électorales cruciales, les signes avant-coureurs d’une implosion pourraient coûter cher à l’UDB dans un arrondissement jugé décisif.
GMT TV