Libreville : Quand l’État gabonais cache ses sans-abri au bord de mer !

Depuis plusieurs mois, une cinquantaine de personnes sans domicile fixe vivent désormais à la belle étoile sur le littoral de Libreville. Initialement installés à la place de l’Indépendance, ces individus ont été déplacés par des agents gouvernementaux, avec l’assurance qu’ils ne seraient pas oubliés s’ils s’éloignaient de peu. Démunis, ils lancent un énième appel aux autorités.
C’est sous un arbre, au bord de mer, derrière des tas de sable, que vivent ces nombreux Gabonais, sous le regard impassible des autorités. Exposés à toutes sortes de risques, tant sécuritaires que sanitaires, ils n’ont d’autre choix que de jongler avec des conditions de vie précaires. Citoyens ayant accompli leurs droits civiques, ils interpellent Oligui Nguema, président de la République.
Un cri d’alarme ignoré par les autorités
Dormant à même le sable, sans emploi et sans famille, ces résidents improvisés du bord de mer réclament une prise en charge digne. « Je suis orphelin, je travaillais à Olam et avec la transition, on a été renvoyés. Du coup, je n’ai pas d’endroit où rester. Avec mes frères, on vit dans ces nids de poules », a déclaré Kevin, un sans-abri. En dépit de leurs nombreuses interpellations, seul le silence leur a été répondu.
« Nous avons déjà parlé de ça avec d’autres, mais depuis, aucun retour. On espère que cette fois, ils vont nous entendre », a-t-il déploré. Ce déplacement est la conséquence d’un ordre ministériel. « Nous étions mélangés avec une malade mentale à la tribune qui a cassé la vitre, et la ministre de la Culture a demandé qu’on quitte cet endroit », a expliqué Kevin. Mis à l’écart et éloignés de cet espace, ils auraient été conduits à Olando, où ils ont trouvé refuge en plein air.
Une politique de visibilité calculée ?
Ce déplacement soulève des questions, tant sur la gestion des populations vulnérables que sur la volonté de résoudre ce problème. En effet, ces compatriotes déguerpis seraient-ils l’image que le gouvernement préfère voir de loin ? En les évacuant de ces lieux stratégiques, l’État gabonais cherche-t-il à masquer un problème social majeur plutôt qu’à le résoudre ?
Au président de la République, ainsi qu’au ministre des Affaires sociales Nadine Nathalie Awanang, ces Gabonais interpellent clairement : ils demandent des solutions pouvant mettre fin à cette situation. « On demande l’aide au président. Il nous avait promis que sa priorité, c’était d’abord l’éducation, la santé, et nous, les sans-abris. Nous avons voté, nos voix sont parties, c’est ce que nous demandons », a conclu Kevin.
Cette réalité interpelle et soulève une urgente nécessité d’une action concertée pour un meilleur avenir, non seulement pour ces sans-abri, mais aussi pour toute une nation.
GMT TV