Libreville : menacés de déguerpissement, les résidents des Trois quartiers interpellent Oligui Nguema

Les habitants des immeubles des Trois quartiers, dans le premier arrondissement de Libreville ont lancé ce jeudi 26 juin 2025, une déclaration publique à l’attention du Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema. À l’initiative de ce message collectif, les résidents concernés ont exprimé leur vive inquiétude face à une procédure de déguerpissement imminente, dont ils contestent à la fois la légalité et la méthode. Cette déclaration vise à solliciter l’intervention du chef de l’État en tant que garant du bien-être des citoyens.
S’adressant directement au Président, les signataires affirment croire en son « envie de créer un Gabon digne, un Gabon fier de ses fils ». En effet, ils assurent croire en sa ferme volonté de restaurer le pays. Pour ces compatriotes, l’occupation des logements en question repose sur des bases juridiques solides. « L’occupation des logements des Trois quartiers est un acte purement légal. On entend par là l’attestation d’occuper. Cette attestation d’occuper est contractuelle », assurent-ils. Tout en réaffirmant leur bonne foi, les résidents se disent conscients de devoir partir. « Nous comprenons bien que nous devons libérer un logement, chose que nous n’avons jamais refusée ». Cependant, ils dénoncent une procédure brutale. « Toutefois, il s’agit d’une procédure inadéquate » regrettent-ils visiblement alarmés.
Des familles en détresse face à une procédure sans accompagnement
Dans leur déclaration, les habitants pointent l’absence d’une directive formelle de l’administration. « À ce jour, il n’y a aucune note de la Direction Générale du Patrimoine de l’État demandant expressément aux occupants des immeubles de libérer ». Le rétablissement de la prime de logement pour ce mois de juin 2025, présenté par l’État comme un signal de fin de contrat, est jugé insuffisant pour répondre aux défis sociaux que pose un tel déguerpissement. « En cette période de saison sèche, en marge des précédents déguerpissements, le relogement est quasiment impossible », alertent-ils.
Face à cette situation qu’ils qualifient de précipitée, les résidents appellent le Président à faire preuve d’humanité. « Nous sollicitons, Excellence, Monsieur le Président de la République, des mesures d’accompagnement parmi lesquelles le relogement ». Conscients de la nature contractuelle des accords passés, ils insistent cependant sur la nécessité de considérer les réalités sociales. « Bien qu’étant un contrat de type Léonien, il importe l’usage de l’or de bonne foi car il s’agit du peuple gabonais, de votre peuple, Monsieur le Président ». Soulignons que cette vague de déguerpissements s’inscrit dans un vaste programme gouvernemental de réaménagement urbain visant à transformer le visage de Libreville, mais les familles concernées espèrent que cette ambition ne se fera pas au prix de leur dignité.
GMT TV