Libreville : la Cathédrale Sainte-Marie toujours en attente d’une nouvelle toiture

Fermée depuis le 17 mai 2025 en raison de la dégradation avancée de sa toiture, la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption Sainte-Marie de Libreville n’a toujours pas entamé les travaux de réhabilitation pourtant jugés urgents. Deux mois après cette décision difficile, mais nécessaire pour des raisons de sécurité, l’opinion publique s’interroge sur l’inaction des autorités face à l’état de ce patrimoine emblématique de l’Église gabonaise.

Érigée en 1958 par Monseigneur Adama sur le site historique de l’ancien fort d’Aumale, premier poste colonial construit par la Marine française en 1843,  la Cathédrale Sainte-Marie est aujourd’hui la plus ancienne église du pays. Elle occupe une place symbolique dans le paysage religieux et historique national. C’est donc avec gravité que l’Archevêque métropolitain de Libreville, Monseigneur Jean Patrick Iba-Ba, a ordonné sa fermeture jusqu’à nouvel ordre, évoquant le risque que représente l’effondrement du plafond pour les paroissiens et les visiteurs.

Un symbole en souffrance

Depuis la fermeture du site, les messes dominicales se tiennent dans la cour du presbytère, au sein de l’ancienne cathédrale, tandis que les célébrations en semaine sont assurées à la grotte mariale. Des aménagements transitoires qui traduisent l’adaptabilité de la communauté, mais qui ne sauraient masquer l’urgence d’une prise en charge structurelle. En effet, au-delà de sa vocation religieuse, la Cathédrale Sainte-Marie représente un pan important de l’histoire nationale, fréquentée par des familles, des personnalités et de nombreux fidèles.

Face à cette situation, l’appel à la solidarité a trouvé un écho favorable chez les artistes gabonais. Le 12 juillet dernier, un concert de levée de fonds a été organisé à la Baie des Rois, réunissant de nombreux chanteurs et choristes sous le signe de l’unité et de l’engagement communautaire. Une belle mobilisation dont les recettes seront destinées à financer les premiers travaux de réhabilitation.

Un appel aux autorités

Si l’initiative artistique a permis de raviver l’espoir, elle ne saurait suffire à elle seule. La réfection de la toiture de la Cathédrale Sainte-Marie mérite l’attention urgente des pouvoirs publics. Il en va non seulement de la sauvegarde d’un édifice chargé de sens, mais aussi du respect de la mémoire collective et de la liberté de culte dans des conditions dignes et sécurisées. La mobilisation citoyenne est un signal fort, celui d’un peuple attaché à son patrimoine spirituel. Il reste désormais à espérer que l’État prendra le relais pour achever cette œuvre de restauration attendue par toute une communauté.