Liberté de la presse : Le Gabon à la 41ème place mondiale

C’est une bonne nouvelle pour le Gabon qui gagne quinze places dans le dernier ranking de Reporters sans frontières (RSF), publié ce vendredi 2 mai 2025. En effet, le pays se hisse désormais à la 41ème place, contre la 56ème qu’il occupait l’année dernière et qui était déjà une prouesse par rapport à 2023. Une progression qui témoigne d’une amélioration continue du climat informationnel du pays durant la période de transition militaire.
Le gain de ces 15 places illustre les actions d’ouverture amorcées depuis près de deux ans de transition, qui ont permis un léger assouplissement du climat médiatique national. En effet, dès leur arrivée au pouvoir, les militaires ont apporté des garanties d’une presse libre. « N’ayez pas peur. La presse c’est le 4e pouvoir, nous allons vous rendre vos lettres de noblesse. Faites votre travail, faites-le bien ! », avait déclaré dès le 3 septembre 2023 Brice Clotaire Oligui Nguema, fraîchement porté à la tête du CTRI par ses pairs. Des paroles qui s’étaient traduites dans les faits par la revalorisation de la subvention accordée à la presse privée qui avait été portée à 500 millions de Fcfa. Dans le même temps, 500 postes budgétaires ont été créés au profit de la presse publique et des moyens roulants ont été octroyés. Toute chose qui a sans doute joué en faveur du Gabon.
Le Gabon devant les USA
D’ailleurs, dans ce classement, le Gabon supplante la première démocratie du monde à savoir les Etats-Unis qui sont relégués à la 57ème place. Toutefois, RSF souligne que malgré cette amélioration, « l’avènement d’une presse libre et indépendante reste un chantier inachevé au Gabon ». En effet, si RSF a insisté sur la nécessité d’améliorer le financement des médias, l’opacité dans la répartition de la subvention de 2024, par la ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, participe sans doute à annihiler les efforts consentis au plus haut niveau, et de facto dégrade l’image du pays à l’international.
De plus, l’autre défi que devront relever les autorités demeure la facilité de l’accès à la publicité par les médias privés qui, aujourd’hui encore, sont relégués au second plan au profit de la presse publique qui, en réalité, n’a pas vocation à développer un modèle économique marchand. En outre, la prolifération de médias dits du palais, qui court-circuitent le travail des médias professionnels, participe à discréditer le travail de journalistes. Autant de griefs sur lesquels le pays devrait davantage travailler s’il veut espérer poursuivre cette dynamique.
GMT TV