Législatives et locales 2025 : l’UDB à l’épreuve du feu face à ses alliés

Alors que l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) s’apprête à dévoiler la liste de ses candidats pour les élections de septembre 2025, une question cruciale persiste : le parti présidentiel choisira-t-il de préserver son alliance politique ou de jouer la carte de l’hégémonie électorale, quitte à affronter ses partenaires sur le terrain ?
En renonçant aux primaires internes au profit d’une sélection centralisée, l’UDB affirme sa volonté de contrôler le processus d’investiture. Si cette méthode peut être lue comme un gage de discipline et d’efficacité, elle soulève aussi de vives inquiétudes parmi les alliés du parti présidentiel. Le silence stratégique du parti sur la répartition des circonscriptions fait planer un risque de confrontation directe avec des formations pourtant acquises à la majorité, comme le RPM d’Alexandre Barro Chambrier, l’UN de Paulette Missambo ou encore le PDG de Blaise Louembe.
Vers une logique d’hégémonie présidentielle ?
À l’évidence, l’UDB nourrit des ambitions de domination. « Il faut occuper tout le terrain, verrouiller tous les sièges », confie en privé un cadre du parti. Mais cette stratégie, si elle se confirme, pourrait recréer les tensions du passé : l’ancien PDG, trop gourmand, avait fini par pousser ses alliés à la rébellion ou à l’exil politique. Or, dans un contexte de transition politique encore fragile, l’UDB peut-elle se permettre de sacrifier l’équilibre de sa majorité sur l’autel du monopole ?
L’absence de communication sur la constitution d’une majorité présidentielle ou d’accords de désistement entretient le flou. Un choix risqué à l’heure où l’urgence est de bâtir un socle politique solide et apaisé autour du président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Un test grandeur nature pour la maturité politique
Avec une fenêtre de dépôt des candidatures du 27 juillet au 7 août, le compte à rebours est lancé. Soit l’UDB privilégie le dialogue et les compromis, affirmant ainsi sa capacité à gouverner dans la collégialité ; soit elle avance en solitaire, au risque de réveiller les vieux démons de l’exclusion.
Car dans cette équation électorale, l’enjeu dépasse le seul contrôle du Parlement ou des conseils locaux. Il s’agit aussi de savoir si la transition peut donner naissance à une pratique politique renouvelée, où l’allié n’est plus un figurant mais un partenaire stratégique. À moins que, comme souvent au Gabon, la tentation de tout rafler l’emporte sur la raison politique.
GMT TV