Législatives à Tchibanga : les jeunes ayant évité la fraude à Nazaire Boulingui entendus depuis samedi par le B2 local

Le second tour du scrutin législatif au premier arrondissement du siège unique de Tchibanga, dans le département de Mougoutsi, a failli être entaché par une tentative de fraude présumée, n’eût été la vigilance de plusieurs jeunes de la localité. Dans la nuit du 10 au 11 octobre, ces derniers auraient découvert plus de 400 cartes d’électeurs, procurations et photocopies de pièces d’identité au domicile du censeur du lycée Nazaire Boulingui, abritant l’un des plus importants centres de vote. Selon plusieurs témoins, ces documents auraient pu servir à manipuler le vote dans cette circonscription. Depuis cette découverte, les jeunes impliqués, ainsi que certaines personnes soupçonnées d’avoir voulu influer sur le scrutin, sont retenus par la la section locale de la direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire.
Ils seraient près d’une dizaine de jeunes entendus depuis samedi dans les locaux du B2 de Tchibanga, selon plusieurs sources concordantes. Cette garde à vue ferait suite à une plainte pour violation de domicile, déposée par le censeur du lycée, par ailleurs responsable d’un bureau de vote lors du scrutin et accusé par les jeunes d’avoir voulu influencer le vote. Parmi les interpellés figureraient deux élèves, dont les familles ignorent toujours le sort. Une situation qui suscite une vive émotion, au point que certains riverains nous ont confié que ces jeunes « ont simplement voulu défendre la transparence du vote ».
Des justifications confuses et une médiation sollicitée
Interrogé sur la présence d’autant de documents électoraux à son domicile, le censeur aurait affirmé que ces cartes appartenaient à des proches, rejetant toute accusation de fraude. Contacté sur cette affaire, le ministère de l’Intérieur a rappelé le communiqué officiel des autorités martelant la fermeté à l’encontre de toute tentative de fausser le résultat des urnes. « On n’interpelle pas des gens pour rien. L’enquête se poursuit, il faut laisser les choses mûrir », nous a confié un conseiller du ministre Hermann Immongault. Les autorités locales, quant à elles, appellent à la prudence, évoquant « une enquête en cours pour déterminer les responsabilités ».
Afin d’apaiser la situation, certains ont sollicité la médiation des sages de la localité pour obtenir la libération des jeunes. Difficile pour l’heure de savoir si cette affaire connaîtra une suite judiciaire, mais à Tchibanga, les regards se tournent désormais vers le ministère de l’Intérieur et la CNOCER, appelés à faire la lumière sur cet épisode.
GMT TV