Lastourville: 20 000 ans de vie découverts à Youmbidi
Du lundi 4 au vendredi 15 Juillet dernier s’est effectuée une descente conjointe sur le terrain de l’École de terrain en écologie tropicale (ECOTROP) et l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Des travaux dont l’objectif était de rassembler étudiants, enseignants et professionnels autour de thématiques différentes notamment, la faune, la flore, les sols et l’archéologie. Lesquels ont permis de trouver des traces de vie remontant à plus de 20 000 ans dans la grotte de Youmbidi à quelques encablures de la ville de Lastourville.
L’équipe d’archéologues soutenue par Total Gabon et l’Institut de recherche pour le développement (IRD) a ainsi effectué ses fouilles à la grotte de Youmbidi, découverte en 2016 par Richard Oslisly lors d’une mission financée par Comilog. En 2019 il y a eu les premiers sondages allant jusqu’à 120 cm à et ceux-ci révélaient une occupation humaine continue de ladite grotte datant de plusieurs milliers d’années grâce aux datations préliminaires obtenues. Une découverte qui lui avait d’ailleurs permis d’être classée patrimoine archéologique de l’UNESCO.
Les récentes fouilles ont vu la participation d’une une équipe composée d’apprenants dont les étudiants de l’Université Scientifique de Masuku (USTM) et de l’Université Omar Bongo (UOB), assistants de recherche et éco-gardes de l’ANPN. Notamment, les encadrants Geoffroy de Saulieu (IRD), Richard Oslisly (IRD/ANPN), Isis Mesfin du Muséum National d’histoire naturelle et Museu nacional de archeologia de Benguela (MNHN/MNAB), Diyendo Massilani, professeur à l’Université de Yale, Margaux Lefevre École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Marie Josée Angue Zogo (MNHN/IRD). Pour les étudiants non spécialistes du domaine et les professionnels, le but était de se former aux méthodes de fouilles archéologiques.
Lors de la fouille, le sédiment est prélevé puis transporté dans des seaux afin d’être tamisé. Après le tamisage, tout est minutieusement trié puis mis de côté par catégories. Ainsi des milliers de charbons, d’os d’animaux, de graines et des restes lithiques ont été mis à jour. « Des prélèvements pour rechercher de l’ADN ancien ont également été effectués dans les sédiments afin de donner une identité à ces populations passées d’Afrique centrale dont nous n’avons presque aucune donnée paléoanthropologique par manque de restes osseux et que nous qualifions de populations fantômes » ont déclaré les participants.
A la fin de l’école de terrain, tous les participants ont fait une restitution à la mairie de Lastourville de ce qu’ils avaient appris ainsi que les résultats préliminaires de leurs expériences. Gageons que les découvertes permettront d’étoffer les objets se trouvant au musée national comme cela avait été le cas après les fouilles faites à la grotte d’Iroungou dans la Ngounié.