JIFA : la femme africaine, entre tradition vivante et modernité assumée

Chaque 31 juillet, la Journée internationale de la femme africaine (JIFA) rend hommage à ces piliers invisibles et pourtant essentiels du continent. Mères, cheffes de famille, entrepreneures, gardiennes des savoirs et actrices du changement, les femmes africaines incarnent cette force tranquille capable de réconcilier enracinement culturel et adaptation au monde contemporain.
Alors que les bouleversements technologiques et sociétaux transforment en profondeur les structures traditionnelles, la femme africaine continue d’affirmer une identité plurielle, nourrie de valeurs ancestrales et résolument tournée vers l’avenir.
Des coutumes comme socle d’identité
Dans les villages comme dans les quartiers urbains, elle perpétue des gestes et des rituels porteurs de sens. Le port du pagne, la récitation de contes, la participation aux cérémonies coutumières ou la maîtrise des techniques artisanales traduisent un attachement profond aux racines culturelles. Ces traditions ne sont pas des vestiges du passé : elles structurent les rapports sociaux, encadrent les solidarités et forgent le sentiment d’appartenance.
Ce rôle est particulièrement visible dans la transmission intergénérationnelle. Qu’elles soient mères, tantes ou grand-mères, les femmes initient les jeunes aux savoirs locaux, aux chants, aux proverbes, à la cuisine ou aux rites communautaires. Une pédagogie informelle, mais structurante qui participe à la résilience des sociétés africaines.
Modernité et innovation sans renier ses racines
Mais la femme africaine ne se contente plus de préserver. Elle innove. Elle explore. Elle investit les espaces numériques pour documenter, partager et valoriser son héritage. Blogs culturels, tutoriels de coiffure ou de tissage, vente d’objets artisanaux en ligne, podcasts en langue vernaculaire : elle s’approprie les outils du 21e siècle pour porter sa voix au-delà des frontières.
Par cette hybridation entre mémoire et modernité, elle crée de nouvelles passerelles culturelles. Ces pratiques digitales, loin d’éroder l’identité africaine, lui donnent un nouvel élan. Elles permettent aussi une meilleure reconnaissance économique et sociale du rôle des femmes dans la transmission du patrimoine.
Actrice du renouveau socio-économique du continent
Dans l’économie formelle, la femme africaine fait désormais figure de leader émergente. Elles sont consultantes, architectes, codirigeantes de start-ups, agripreneures, responsables de coopératives, gestionnaires de PME… Avec une intelligence stratégique fondée sur la connaissance du terrain et une grande agilité, elles répondent aux défis du développement tout en promouvant un modèle inclusif et durable.
Ce positionnement audacieux, à la croisée des savoirs ancestraux et de l’innovation, illustre leur capacité à bousculer les normes sans les rejeter. La femme africaine ne cherche pas à s’aligner à tout prix sur des modèles importés : elle construit les siens, en équilibre entre héritage et conquête.
Une voix qui compte, un avenir qui s’écrit au féminin
La JIFA rappelle donc, au-delà de la célébration symbolique, l’importance de construire des politiques publiques favorables à l’autonomisation réelle des femmes. Elles sont aujourd’hui les piliers d’une Afrique en mutation, capables de transformer les défis en opportunités, de concilier l’oralité des ancêtres et les algorithmes de demain.
Plus qu’un simple hommage, cette journée devrait être un signal d’alarme : investir dans les femmes, c’est investir dans la transformation profonde du continent. Et à voir leur détermination, une chose est sûre : elles ne se contenteront plus de regarder passer les réformes. Elles les porteront, les dirigeront et les incarneront.
GMT TV