Investiture d’Oligui Nguema : Mgr Iba-Ba appelle à une présidence guidée par la justice et la solidarité

Alors que le Gabon s’apprête à tourner la page de la transition politique ce samedi 3 mai 2025, c’est une voix spirituelle empreinte de gravité et d’espérance qui s’est élevée dans l’arène du stade d’Angondjé. Celle de Monseigneur Patrick Iba-Ba, archevêque métropolitain de Libreville, ouvrant la cérémonie d’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema par une prière solennelle et profondément politique.

Dans un contexte de résilience nationale, marqué par les défis de la reconstruction institutionnelle, l’appel de l’archevêque a résonné comme un acte de foi, mais aussi de vigilance. « Ô Dieu créateur, source de toutes vies […] nous te rendons grâce pour le souffle de démocratie qui guide notre marche commune », a-t-il déclaré d’une voix ferme, saluant le retour à l’ordre constitutionnel après vingt mois de transition.

Une prière à forte charge citoyenne

Loin d’être un simple rituel religieux, cette prière a porté une exigence morale à l’endroit du nouveau président élu. « Accorde-lui sagesse, force, humilité et clairvoyance, afin qu’il soit un président selon ton cœur », a imploré Monseigneur Iba-Ba, avant de rappeler aux dirigeants la nécessité d’écouter « le cri des plus faibles » et de « servir l’intérêt supérieur du peuple avec loyauté ».

Ces mots, empreints de solennité, ont marqué l’ouverture d’une journée hautement symbolique, où la spiritualité a côtoyé l’affirmation républicaine. Pour le prélat, la foi ne saurait se détacher des responsabilités civiques : « Fais grandir en nous, peuple gabonais, l’amour de la patrie, le respect de nos différences et l’engagement à bâtir ensemble une société plus juste ».

Une invocation œcuménique pour l’unité nationale

Dans son homélie, l’archevêque a également tendu la main à toutes les confessions, en invoquant « croyants de différentes traditions » pour demander à Dieu « d’éclairer nos pas sur le chemin de la paix, de la prospérité et de l’unité ». Un message d’unité dans la diversité, essentiel pour accompagner la gouvernance à venir.

Cette prière d’ouverture, en miroir des attentes populaires, rappelle qu’au-delà de l’allégeance politique, c’est l’espérance d’un peuple qui s’exprime : celle d’un avenir guidé non seulement par la rigueur de l’État, mais aussi par une éthique de justice, de solidarité et de vérité.