Hydrocarbures : l’Onep dénonce le « dilatoire » de TotalEnergies EP Gabon et menace de tout bloquer

Alors que les travaux de la Commission pour le dialogue social dans le secteur des hydrocarbures devaient s’ouvrir ce lundi 13 octobre 2025, la non-participation de TotalEnergies EP Gabon a provoqué la colère de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep). Le syndicat, qui dénonce une attitude “dilatoire”, brandit désormais la menace d’un blocage total du secteur.
Prévue pour relancer un dialogue social au point mort, la Commission pour le dialogue social dans le secteur des hydrocarbures s’est ouverte dans un climat de fortes tensions. En cause, le refus de participation de TotalEnergies EP Gabon, annoncé à la dernière minute malgré un calendrier validé le 3 octobre dernier. Cette décision, transmise officiellement à l’Onep par le président de la Commission, a aussitôt fait réagir le syndicat, qui y voit une manœuvre d’obstruction.
« Une attitude dilatoire qui ne trompe plus personne »
Dans un courrier adressé le 10 octobre à la Commission, Sylvain Mayabi Binet, secrétaire général de l’Onep, dénonce un “refus inacceptable” de la part du géant pétrolier français. « La raison évoquée par TotalEnergies relève du dilatoire habituel qui caractérise la direction générale de cette entreprise », écrit le syndicat, pointant une volonté manifeste de retarder les discussions sur la sous-traitance et la mise à disposition des travailleurs, deux sujets au cœur des tensions depuis des mois.
Pour l’Onep, cette attitude s’inscrit dans une stratégie d’évitement entretenue depuis près de deux ans par l’Union patronale des employeurs du Gabon (Upega) et ses membres. « Le temps du dilatoire est terminé », prévient l’organisation, qui appelle le gouvernement à exiger le respect des engagements pris lors de la rencontre du 10 septembre 2025, en présence des ministres du Pétrole et du Travail.
Un climat social à haut risque
Alors que les échanges devaient se tenir jusqu’au 17 octobre 2025, l’Onep a lancé un ultimatum clair : « Nous tiendrons TotalEnergies EP Gabon et l’Upega responsables des conséquences qui découleraient de leur refus », menace le syndicat. En d’autres termes, une grève générale pourrait être déclenchée si la situation ne se débloque pas dans les prochains jours.
Cette posture de fermeté intervient dans un contexte de fatigue sociale accrue dans le secteur pétrolier, pilier de l’économie nationale. Déjà en septembre dernier, l’Onep avait brandi la menace d’une paralysie totale, estimant que les résolutions des précédentes discussions n’avaient toujours pas été mises en œuvre.
Face à cette escalade, le gouvernement se retrouve désormais sous pression pour ramener la confiance entre les partenaires sociaux. Car si le dialogue venait à échouer, c’est tout un pan de l’économie gabonaise, déjà fragilisé, qui risquerait d’en subir les conséquences.
GMT TV