Hydrocarbures : le Gabon parmi les plus gros pollueurs au méthane au monde

Selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le Gabon fait partie des pays d’Afrique subsaharienne dont les secteurs pétrolier et gazier affichent les intensités d’émissions de méthane les plus élevées au monde. Avec des niveaux deux fois supérieurs à la moyenne mondiale, cette situation soulève une question cruciale : comment concilier exploitation des ressources fossiles et engagement environnemental dans un pays dont l’économie reste dépendante du pétrole ?

Fuites, torchage et obsolescence : une combinaison explosive. Les émissions de méthane recensées proviennent principalement de trois sources : les fuites non contrôlées au niveau des infrastructures, les pratiques de torchage inefficace, encore courantes sur certains sites, et l’utilisation d’équipements dépassés dans l’extraction et le traitement des hydrocarbures. Ce cocktail polluant ne menace pas seulement l’environnement, il ternit aussi l’image du Gabon auprès des partenaires internationaux engagés dans la transition énergétique.

Pourtant, le pays a pris des engagements forts : signataire de l’initiative « Zero Routine Flaring by 2030 » et du Global Methane Pledge, le Gabon a publiquement affiché sa volonté de réduire son empreinte climatique. Mais entre les promesses et les résultats, l’écart demeure préoccupant.

Un tournant technologique indispensable

Pour tenir ses engagements, le Gabon devra impérativement investir dans la modernisation de ses infrastructures et adopter des technologies de détection avancée des fuites de méthane. Il lui faudra également renforcer la gouvernance environnementale dans le secteur extractif, en imposant des normes plus strictes et en assurant leur application.

Alors que le pays ambitionne de renforcer sa position dans le concert des nations productrices responsables, ces efforts ne sont plus une option mais une exigence. Il y va non seulement de la préservation des écosystèmes, mais aussi de la crédibilité du Gabon sur la scène énergétique internationale.

Dans un contexte mondial où la transparence climatique devient un critère stratégique, le défi gabonais n’est pas simplement technique : il est politique, économique, et profondément symbolique.