Guy Roger Lendira : « face à tous ceux qui poussent le président à dépenser, Ndong Sima représente la voix de la sagesse »
Si le coup de gueule poussé par le président de la Transition, le Général Brice Oligui Nguema contre le peu de solidarité dont ferait montre l’équipe gouvernementale et qui aurait été adressé au chef du gouvernement Raymond Ndong Sima comme l’ont laissé penser certains médias locaux, certains observateurs de la vie politique gabonaise estiment qu’il n’en est rien. C’est notamment le cas du journaliste émérite Guy Roger Lendira qui, dans une tribune publiée ce 23 juillet 2024 dans l’hebdomadaire L’Aube, a souligné que dans ce tohu bohu, il serait important de relever que les approches distinctes entre les deux têtes de proue de l’exécutif pouvaient constituer un équilibre essentiel pour la gestion du pays.
« Vous êtes mes ministres. Je vous ai nommés. Si nous avons des points de vue divergents, prenez votre route ». Cette phrase du chef de l’État, aux allures de mise en garde, aura été sans aucun doute l’une des phrases les plus commentées la semaine dernière. En effet, si pour certains, il apparaissait qu’elle était implicitement adressée au chef du gouvernement et laissait entrevoir un malaise entre les deux hommes, dans son libre propos, Guy Roger Lendira a relevé qu’elle mettait surtout en lumière « deux stratégies qui, parfois, convergent et, parfois, divergent ».
Oligui Nguema et Ndong Sima, deux approches différentes
Si du côté du président de la Transition, la stratégie reposerait sur la nécessité de mettre en œuvre un vaste programme comportant la restauration des institutions, le règlement des situations sociales et économiques et la réalisation de certaines infrastructures, du côté du premier ministre, « un économiste sourcilleux, on privilégie plutôt un programme de transition financièrement moins dispendieux, qui ne viendra pas fragiliser un peu plus l’équilibre financier précaire de l’État ».
Pour l’ancien Directeur des actualités RTG chaine 2 au-delà d’être différentes, ces deux stratégies ont chacune sa raison d’être et elles consistent en une sorte d’équilibre. S’appuyant sur une posture plus pragmatique, Guy Roger Lendira a souligné que sans faire de procès à l’actuel chef du gouvernement, ce dernier pourrait constituer la voix de la sagesse « face à tous ceux qui poussent le président de la Transition à dépenser encore et toujours plus ».
« À tout prendre, c’est un stabilisateur des finances publiques, dont le départ pourrait ouvrir la porte à une explosion de la dépense publique et des déficits de toutes sortes. En somme, une situation qui ramènerait nos finances publiques dans un état comparable à celui dans lequel elles se trouvaient le 30 août 2023, quand est intervenu le coup de Libération », a-t-il conclu.
MONSIEUR NDONG SIMA EST L’HOMME DE LA SITUATION