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Gouvernance chaotique à La Poste : le SYNAPOSTE pose un ultimatum au gouvernement

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À moins d’une semaine du scrutin présidentiel, un nouveau front social s’ouvre à La Poste SA. Dans un préavis de grève déposé ce jeudi 10 avril 2025, le Syndicat national de la Poste (SYNAPOSTE) annonce une cessation d’activités illimitée à l’issue du délai légal de 10 jours. Au cœur de la contestation : retards récurrents de paiement, opacité sur la masse salariale, non-respect des engagements sociaux, et exigence du départ de la direction générale.

Signé par le Secrétaire général du SYNAPOSTE, Davy Mamboundou, ce préavis fait suite à une assemblée générale extraordinaire du 9 avril dernier. Selon les représentants syndicaux, le personnel ne peut plus tolérer le mépris persistant de la direction vis-à-vis de ses obligations sociales et contractuelles. « Nous exigeons que les états de salaires soient désormais déposés aux périodes conventionnelles, c’est-à-dire entre le 5 et le 10 de chaque mois. Ce non-respect aggrave la précarité du personnel », dénonce le document.

Malaise général : salaires, mutuelle, cotisations et gouvernance en ligne de mire

Au-delà des salaires impayés des mois de mars et avril, les agents de La Poste réclament des éclaircissements urgents sur la situation de la mutuelle de santé et du prestataire Ruche Excellence. Le flou qui entoure les cotisations sociales dues à la CNSS, à la CNAMGS et à la CPPF suscite également une vive inquiétude, alors que nombre d’agents peinent à accéder à leurs droits de santé ou à leurs prestations sociales.

Mais c’est surtout la gouvernance de l’entreprise qui cristallise la colère. Le SYNAPOSTE demande sans ambages le départ de l’actuelle direction générale, jugée « incompétente » et « déconnectée des réalités sociales du personnel ». Un ultimatum clair a été lancé : la grève débutera dès le 24 avril à 7h30 sur l’ensemble du territoire, et se poursuivra jusqu’à satisfaction totale des revendications.

Un nouveau test pour la stabilité sociale en pleine période électorale

Alors que le pays s’apprête à vivre une transition démocratique majeure, cette grève annoncée dans un secteur aussi stratégique que le service postal pourrait avoir un effet domino sur d’autres administrations en souffrance. En pleine campagne électorale, cette tension sociale met également en lumière l’inaction prolongée des autorités de tutelle face à la détérioration du climat social au sein des entreprises publiques.

Reste à savoir si le gouvernement de transition et la direction de La Poste entameront, dans les prochains jours, un véritable dialogue pour éviter un enlisement social aux conséquences potentiellement lourdes. Une chose est sûre : les postiers n’entendent plus se taire.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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