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Gacyen Mouely Mouanga : «Négocier les CPP ne suffit pas, il faut contrôler»

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À l’ouverture de la 3e édition des Journées Pétrole ce mercredi 28 mai 2025 à Dubaï, Gacyen Mouely Mouanga, associé gérant du cabinet 3M-Partners & Conseils, a prononcé un discours fort. Mettant l’accent sur l’urgence de renforcer à la fois la négociation et le contrôle des Contrats de Partage de Production (CPP), il a posé les fondations d’une souveraineté énergétique africaine exigeante et solidaire.

« Rien dans le contrat ne dit que c’est interdit. » C’est par cette phrase, entendue lors d’un audit pétrolier en 2014, que Gacyen Mouely Mouanga a introduit son propos. Une anecdote révélatrice des failles systémiques rencontrées par de nombreux États africains dans leur gestion des ressources pétrolières. Failles que son cabinet, 3M-Partners & Conseils, s’emploie à combler depuis plus de 15 ans. Devant des représentants d’une dizaine de pays africains, le conseil gabonais a rappelé les trois faiblesses structurelles du continent : des négociations déséquilibrées, un suivi contractuel quasi absent, et une absence de mutualisation des expériences.

Face à cela, les Journées Pétrole se veulent une réponse pragmatique. Créées en 2023 par 3M-Partners & Conseils, elles s’imposent aujourd’hui comme un forum panafricain d’expertise, de coopération et de stratégie. « Ce n’est qu’en renforçant à la fois la capacité de négocier et celle de contrôler que nous bâtirons une souveraineté énergétique durable », a martelé Mouely Mouanga.

Journée pétrole 2025 : recentrer le débat sur le suivi des CPP

Placée sous le thème « La négociation et le suivi des Contrats de Partage de Production », cette édition 2025 des Journées Pétrole s’inscrit dans une logique de continuité après les deux premières éditions consacrées respectivement au rôle du contrôle (2023) et à l’impact économique des CPP (2024). Cette année, l’enjeu est clair : comprendre et maîtriser l’intégralité de la chaîne contractuelle, de la clause juridique à l’audit financier, du contenu local à la surveillance environnementale.

Le CPP, rappelle-t-il, n’est pas un simple document technique : il cristallise l’ossature juridique, fiscale et économique de la relation entre l’État et la compagnie pétrolière. D’où l’importance de négociations bien préparées et d’un suivi rigoureux pour éviter les abus, notamment sur les coûts récupérables. « Négocier ne suffit pas, il faut contrôler. L’un sans l’autre, c’est abandonner sa souveraineté », a-t-il en substance insisté.

Une édition plus ouverte et tournée vers l’action

Grande nouveauté cette année : l’ouverture du forum aux acteurs privés, cabinets de conseil, entrepreneurs et investisseurs. Un choix stratégique assumé par 3M-Partners & Conseils. Cette évolution marque une étape dans la maturation du débat africain sur les rapports contractuelles entre les Etats et les sociétés pétrolières, désormais tourné vers l’efficacité, la transparence et la performance.

Avec plus de 1 500 missions réalisées dans plus de 10 pays, 3M-Partners & Conseils s’impose comme l’un des rares cabinets africains à conjuguer expertise technique et engagement souverainiste. « Notre ambition n’est pas de faire à la place des États, mais de les outiller pour qu’ils fassent mieux », a souligné Gacyen Mouely Mouanga, en saluant l’appui de partenaires comme Global Mind Consulting Group, Omed Voyage, ainsi que les médias associés – dont Gabon Media Time.

Penser le CPP comme levier de souveraineté

Les travaux de cette troisième édition s’articulent autour de huit sous-thèmes, allant des conditions économiques et fiscales jusqu’au financement des missions de contrôle. Un accent particulier est mis sur la nécessité de sécuriser les engagements sociaux et environnementaux, de valoriser les bassins sédimentaires grâce aux données techniques, et de mettre en place des audits rigoureux.

Le message de Gacyen Mouely Mouanga est limpide : l’Afrique ne doit plus subir, mais maîtriser. Et pour cela, elle doit faire du CPP un instrument de souveraineté et non un piège contractuel. À Dubaï, le ton est donné. La suite dépendra des capitales africaines.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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