Gabon : vers un nouveau système de gestion des agents publics

Dans le cadre de la modernisation de l’administration publique, les ministres Marcelle Ibinga et Mark-Alexandre Doumba ont engagé une réforme du Fichier unique de référence (FUR), jugé obsolète. Objectif : fiabiliser la gestion des ressources humaines de l’État.
Le vent de modernisation numérique impulsé par la transition se poursuit. Ce lundi, les ministres en charge de la Fonction publique, Pr Marcelle Ibinga épouse Itsitsa, et de l’Économie numérique, Mark-Alexandre Doumba, ont tenu une séance de travail stratégique consacrée à l’état du Fichier unique de référence (FUR), socle actuel de la gestion administrative des agents publics.
Au menu de cette rencontre : diagnostic sans complaisance du FUR, débat sur ses limites structurelles, et surtout, réflexion sur la migration vers un Système Intégré de Gestion des Ressources Humaines (SIGRH), plus performant, plus fiable et conforme aux standards internationaux.
Un outil dépassé face aux exigences d’une administration moderne
Mis en place il y a plusieurs années pour centraliser les données du personnel administratif, le FUR souffre aujourd’hui de lourdeurs techniques, d’un manque d’interopérabilité et de nombreuses données obsolètes. Une situation que déplorent les usagers et les gestionnaires des ressources humaines dans les ministères.
« Il est devenu urgent de passer à un système plus adapté aux exigences actuelles en matière de performance publique », a reconnu le Pr Marcelle Ibinga. Son collègue du numérique, Mark-Alexandre Doumba, a abondé dans le même sens en plaidant pour « une architecture numérique robuste, évolutive et sécurisée, qui garantisse la transparence et l’efficacité dans la gestion des agents de l’État ».
Une coordination renforcée et une volonté politique affichée
Au terme des échanges, les deux membres du gouvernement ont convenu de la mise en place d’un comité de pilotage multi-acteurs, chargé de superviser la refonte du système. Cette structure intégrera les services de la Fonction publique, de l’Économie numérique, du Budget et des Finances, mais aussi les représentants des utilisateurs finaux.
Cette réforme, ont-ils rappelé, s’inscrit dans la vision stratégique du Président de la République, S.E.M. Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a fait de la digitalisation de l’administration un levier essentiel de bonne gouvernance. À travers ce chantier, il s’agit aussi de lutter contre les doublons, les agents fictifs et les dysfonctionnements qui grèvent la masse salariale de l’État.
Le passage d’un système vétuste à un SIGRH moderne représente donc bien plus qu’une évolution technique : c’est un enjeu de souveraineté administrative, de rationalisation de la dépense publique et de restauration de la confiance dans les institutions.
GMT TV