Gabon : vers un dénouement du meurtre de Michaëla Dorothée Ngoua en janvier ?
C’est sans aucun doute l’une des affaires qui aura marqué l’année 2024 et dont l’issue reste pour l’heure improbable. En effet, malgré le silence observé ces derniers mois sur l’avancement de l’enquête, le procès prévu en janvier prochain pourrait permettre de faire la lumière une bonne fois pour toute sur les conditions du décès de la Michaëla Dorothée Ngoua mais surtout revenir sur le déroulement de l’enquête préliminaire qui selon la famille des jeunes suspectés laisse apparaître plusieurs incongruités.
Si lors d’un entretien Stéphane Siadous, père et oncle de Herwann Bradyn Siadous Rapono et Christ Anderson Nounamo, les deux jeunes suspectés dans l’affaire avait livré sa version des faits, le procès à venir pourrait permettre de corroborer ou non ladite version. Il faut dire que selon la famille les aveux filmés auraient été extorqués après des pressions psychologiques des agents.
Pis, le déroulement de l’enquete conduit par les officiers de police judiciaire aurait été marqué par des violations violé le droit des enfants par des actes de torture constaté d’ailleurs par le juge d’instruction. Des agissements qui d’ailleurs font écho à l’actualité marqué ces derniers jours par l’affaire autour du décès tragique du second maître de la Marine nationale Johan Bounda qui aurait été retrouvé sans vie à la morgue de l’hôpital d’instruction des armées Omar Bongo après avoir été entendu par les services de la Direction Générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité Militaire (DGCISM), communément appelée B2.
Des pratiques d’interrogatoire controversées
Ce qui laisse donc croire que de nombreuses affaires confiées à certains services de sécurité seraient très souvent entachées par ces pratiques qui violent les droits humains et peut à l’évidence compromettre les conclusions. Le procès prévu en janvier, au moment où l’un des jeunes suspects est actuellement en détention préventive, sera l’occasion non seulement de démêler l’écheveau dans ce dossier mais probablement mettre à nu des pratiques qui n’ont d’ailleurs pas manqué d’être condamné par les plus hautes autorités en tête desquelles le président de la Transition le Général Brice Oligui Nguema.