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Gabon: une médecine traditionnelle délaissée au profit de médicaments génériques

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A l’instar des autres pays du continent, le Gabon célébrait ce mardi 31 septembre 2021, la Journée africaine de la médecine traditionnelle. Occasion de revenir sur la place qu’occupe cette variante de la médecine en matière de santé dans le pays. Cette journée a permis de relever les difficultés, voire la marginalisation des tradipraticiens au détriment d’une médecine moderne de plus en plus générique.

Une arme redoutable mais très peu exploitée. C’est en ces termes que l’on pourrait définir la médecine traditionnelle. Capable d’offrir une « couverture sanitaire universelle en Afrique à l’horizon 2030 » comme l’a suggéré le Dr. Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé Afrique, la médecine traditionnelle pourrait contribuer à améliorer l’offre de soins. Hélas, celle-ci reste encore fortement marginalisée sur le continent.

En effet, préférant volontiers la médecine moderne dont la plupart des médicaments sont aujourd’hui génériques, bon nombre de pays à l’image du Gabon délaissent la médecine traditionnelle. Pour preuve, le Centre national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST), détruit en 2016 et qui comportait pourtant un institut de pharmacopée et de médecine traditionnelle (IPHAMETRA), n’a jusqu’à ce jour pas été réhabilité.

Plus accessible, moins coûteuse et mieux perçue par les populations locales comme en témoigne le retour en force du « ifoulou » au plus fort de la pandémie de covid-19, cette médecine traditionnelle bien que jouissant d’un fort potentiel, ne bénéficie d’aucun accompagnement de la part des autorités locales. Pourtant, une réalité demeure, le traitement « à l’indigénat » est le plus pratiqué par les malades en quête de guérison. 

Si elle est malheureusement assimilée aux pratiques occultes du fait justement de cette non-prise en compte par les autorités locales comme en témoigne son absence dans l’élaboration du budget prévisionnel 2022, il n’en demeure pas moins qu’elle s’appuie sur des méthodes et des outils scientifiques indéniables. Comme le Mali qui a introduit de nouvelles mesures pour évaluer la compétence des guérisseurs traditionnels, les répertorier et les intégrer dans son système national de santé, le Gabon gagnerait à emboîter le pas pour une meilleure couverture sanitaire.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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