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Gabon: une inflation à 3% qui réduit le pouvoir d’achat et pénalise la compétitivité de l’économie

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Durement touché par le ralentissement économique mondial lié à la pandémie de covid-19 à l’instar de l’ensemble des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le Gabon a ainsi vu son niveau d’inflation passer de 2% en 2019 à 3% en 2020. Entraînant inéluctablement une réduction du pouvoir d’achat, cette hausse du taux d’inflation pénalise surtout la compétitivité d’une économie déjà statique.

Tirant principalement ses revenus d’une industrie pétrolière en perte de vitesse et durement touchée par le ralentissement de la demande mondiale du fait de la pandémie de covid-19, l’économie gabonaise a vu ses principaux agrégats se dégrader. Pour preuve, son niveau d’inflation a connu une hausse non négligeable entre 2019 et 2020 comme le souligne le dernier rapport de la Banque africaine de développement sur les perspectives économiques africaines.

En effet, causée entre autre par les nombreuses mesures restrictives imposées par le gouvernement pour « freiner l’évolution de la pandémie » qui a entraîné des perturbations de l’approvisionnement, cette hausse du niveau d’inflation qui se poursuit en 2021, comme en témoigne d’ailleurs la hausse drastique des prix de certains produits de première nécessité, aura durement touché le panier de la ménagère. 

Ainsi, entre baisse du pouvoir d’achat des ménages, baisse du niveau d’épargne des travailleurs, baisse du taux de rendement, c’est toute la compétitivité de l’économie qui en pâtit. Une situation qui contraint inéluctablement les autorités à recourir systématiquement aux emprunts que ce soit sur le marché financier régional dans lequel le Gabon est débiteur à plus de 1000 milliards de FCFA à date, ou encore sur les marchés internationaux.

Surjouant la quiétude alors même que la situation est inquiétante notamment pour les populations qui peinent aujourd’hui à joindre les deux bouts, l’exécutif semble se murer dans un cercle vicieux. Alors que le pays a enregistré un déficit budgétaire de 5,2 % du PIB en 2020 contre un excédent de 1,4 % en 2019, que le déficit des comptes courants s’est creusé passant de 0,3 % du PIB en 2020 à 9,5 %, et surtout que le contexte actuel nécessite plutôt des changements radicaux avec notamment une hausse des investissements dans des secteurs porteurs, celui-ci semble plus que jamais en panne de solutions.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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