Gabon : une crise profonde gangrène les Forces de Police Nationale
Les Forces de Police Nationale (FPN) du Gabon traverserait une crise sans précédent, marquée par des luttes d’influence au sommet et une désorganisation chronique. Ces dysfonctionnements compromettent gravement la sécurité publique et mettent en lumière l’urgence d’une réforme structurelle de l’institution.
Luttes d’influence au sommet. Selon notre confrère Gabonreview, des tensions majeures existent entre le Commandant en Chef des FPN, le Général de Corps d’Armée Serge Hervé Ngoma, et certains cadres de l’institution. Joël Ngabima, Préfet de Police de Libreville, refuserait de participer aux réunions de travail convoquées par le Commandant en Chef. De même, Juste Fernande Mbele, chargée de l’organisation du personnel, manifesterait une réticence similaire.
Ces tensions ont culminé lors de la nomination du Chef d’État-Major de la Police Judiciaire. Le choix du colonel Boubata a nécessité l’intervention du Président de la Transition pour trancher, révélant un climat délétère au sein des FPN.
Dysfonctionnements systémiques
Les conséquences de cette désorganisation sont visibles dans le Grand Libreville, où l’absence de policiers dans des zones stratégiques a été largement remarquée. Le 24 décembre, des carrefours et supermarchés n’étaient pas sécurisés, obligeant même le Président de la Transition à modifier son itinéraire. Ce vide sécuritaire accentue l’inquiétude des populations.
La Direction Générale de la Documentation et de l’Immigration (DGDI) est également pointée du doigt pour des délais excessifs dans la délivrance des passeports. Des drames, comme le décès d’un citoyen privé de soins médicaux à l’étranger faute de passeport, soulignent l’ampleur des dysfonctionnements.
Une réforme nécessaire pour une institution essentielle
Malgré les efforts récents, notamment dans l’amélioration des uniformes et des moyens roulants, la crise au sein des FPN reste profonde. La lutte contre le trafic de drogue illustre également ces lacunes, en raison de l’absence de brigades cynophiles dans des zones stratégiques.
À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, l’urgence d’une réforme structurelle se fait sentir. Comme le rappelle une réflexion pertinente, « le fonctionnement de la police reflète le niveau de démocratisation d’un pays ». Une réforme efficace est impérative pour restaurer la confiance des citoyens et garantir la sécurité nationale.