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Gabon : un nouveau budget record pour 2025, mais à quelle fin ?

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Le projet de loi de finances pour 2025, adopté le 11 décembre 2024 par les députés, franchit un cap historique avec un budget de 4 204,9 milliards de FCFA. Cette somme représente une augmentation de 42,9 milliards de FCFA par rapport à 2024, marquant une progression modeste de 1%. Pour la première fois, le Gabon dépasse la barre symbolique des 4 200 milliards de FCFA, reflétant une ambition de maintenir les dépenses publiques à un niveau élevé, dans un contexte économique tendu.

Cependant, cette hausse soulève des interrogations. Si ce budget affiche des ambitions sur le papier, il reste fortement dépendant des recettes pétrolières, qui représentent encore une large part des ressources publiques. En l’absence de diversification économique et d’une dynamique significative dans des secteurs comme les pierres précieuses ou les services, le Gabon continue de s’exposer à des fluctuations imprévisibles des cours du pétrole.

Les députés, bien qu’ayant majoritairement approuvé les ressources, ont exprimé des réserves sur l’efficacité des dépenses. Les 3 votes défavorables sur les dépenses traduisent un manque de confiance envers la gestion budgétaire, notamment dans un contexte où la pression fiscale pèse lourdement sur les ménages et les entreprises.

Ce cap historique, bien que symbolique, devra être accompagné de réformes structurelles pour être véritablement significatif. Sans une stratégie claire pour mobiliser des ressources hors pétrole et mieux contrôler les dépenses, ce budget risque de rester une ambition non réalisée, laissant les attentes populaires insatisfaites. Ce projet de loi de finances marque un jalon dans l’histoire budgétaire du Gabon, il appelle surtout à une vigilance accrue.

Pour s’assurer que ce montant record se traduise en progrès concrets pour l’économie et les citoyens, le gouvernement devra montrer des signes de transparence. Plus qu’à son habitude. Il devra limiter au maximum les dérapages budgétaires et s’assurer de limiter l’impact des queues de budget pour éviter de tomber dans le piège des chiffres grandiloquents. Avec un taux d’exécution budgétaire qui demeure le noeud gordien de la gestion des finances publiques, des efforts considérables sont attendus. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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