Gabon: un milliard de francs dépensé pour des masques jamais livrés aux populations
Alors que le pays est sous urgence sanitaire liée à la crise de Coronavirus, les populations s’interrogent sur ce que sont devenus les 15 millions de masques chirurgicaux annoncés par le Premier ministre le 7 mars 2020 devant l’Assemblée nationale. Selon le rapport d’enquête parlementaire sur la gestion des fonds Covid-19 dont une copie est parvenue à la rédaction de Gabon Media Time (GMT), l’acquisition desdits masques aurait coûté 1 milliard FCFA au contribuable, alors même que les destinataires n’en ont jamais reçus.
S’appuyant sur l’arrêté 0020/MS/MI/ du 20 avril 2020 instituant le port de masque obligatoire en public en République gabonaise, le gouvernement s’était engagé à fournir 15 millions de masques chirurgicaux à la population estimée à 2 millions. Une équation qui aurait permis à chaque individu d’en recevoir au moins 7. Une répartition idyllique tant dans les 4 coins du pays, les populations révèlent n’avoir jamais reçu de masque de la part des autorités.
Une situation assez incompréhensible quand on sait que l’acquisition desdits masques aurait été budgétisée à hauteur d’1 milliard FCFA selon le rapport d’enquête parlementaire sur la gestion des fonds alloués pour la crise sanitaire liée au Covid-19 dont une copie est parvenue à la rédaction de Gabon Media Time (GMT). Dans le même temps, le gouvernement s’est montré intransigeant envers lesdites populations. « Le défaut du port de masque expose les contrevenants aux sanctions pénales prévues par les textes en vigueur », dispose l’article 4 de l’arrêté susmentionné.
Alors où sont passés les 15 millions de masques chirurgicaux devant être distribués aux populations pour soutenir ces mesures restrictives adoptées par le gouvernement ? C’est la question au bout de toutes les lèvres dans les rues de Libreville et de l’hinterland. Pour l’heure, seuls les acteurs politiques posent des actions sociales en faveur des personnes démunies et profondément fragilisées en cette période de crise sanitaire qui aura invraisemblablement eu un impact néfaste sur l’économie. À ceux-ci s’ajoutent des organismes internationaux dans le cadre de leurs actions humanitaires. Des réponses sont attendues par le contribuable.