Gabon : suspension des décaissements de la Banque mondiale
Dans le sillage des perspectives peu reluisantes annoncées par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale vient elle aussi de faire une annonce, mettant en cause la stratégie budgétaire actuelle. En effet, dans une note parvenue à la rédaction de Gabon Media Time ce mardi 2 juillet 2024, l’institution financière internationale a indiqué que les décaissements en faveur du Gabon étaient suspendus. Une décision prise au regard des paiements en souffrance qui s’élèvent à environ 17,042 millions de dollars US, soit un peu plus de 10,4 milliards de FCFA.
Coopération économique : la Banque mondiale pour un renforcement de son partenariat avec le Gabon « Compte tenu du non-paiement des obligations impayées, la BIRD a suspendu, à compter de ce 1er juillet 2024 le Droit du Gabon d’effectuer des retraits ». C’est en substance ce qu’on peut lire dans la note émanant de la vice-présidence de la Banque mondiale. Un véritable couperet, alors que le gouvernement de transition et notamment le premier ministre Raymond Ndong Sima et son ministre de l’Economie, Mays Mouissi, avaient tout mis en œuvre dès leur arrivée, pour assainir les relations avec l’institution internationale. Un dégel des relations qui avait abouti à un retour à la normale dans cette relation du Gabon avec ce partenaire stratégique.
En effet, seulement trois mois après avoir normalisé cette relation et le retour des décaissements qui s’en sont suivis avec notamment un prêt de 68,5 millions de dollars pour le projet Gabon numérique, visant à accélérer l’adoption de services publics numérisés et d’augmenter le nombre de personnes disposant d’un identifiant unique, facilitant ainsi l’accès inclusif aux services publics, c’est déjà le retour à la case départ. Le Gabon n’étant déjà plus autorisé à effectuer des retraits au titre des prêts et avances liés au mécanisme de préparation de projets ou subventions du Fonds de développement institutionnel.
Plus de 10 milliards de FCFA de paiements en souffrance
Mettant notamment en cause des paiements en souffrance de l’ordre de 10,4 milliards de FCFA, soit un peu plus de 17 millions de dollars US, cette décision de la Banque mondiale intervient dans un contexte particulier. D’abord parce que le Gabon vient de boucler le rachat des actifs d’Assala avec deux premières enveloppes de 123 et 413 milliards de FCFA soit un cumul de 636 milliards de FCFA, puis parce que le conseil des ministres a récemment voté un projet autorisant le gouvernement à emprunter près de 86 milliards de FCFA auprès, justement, de la BIRD. Si dans l’opinion cette note a suscité quelques doutes, une source proche de l’administration a bel et bien confirmé l’authenticité du document.