Gabon : SOS Prisonniers alerte sur la mort suspecte d’un jeune homme impliquant la famille d’un général

Ce 14 mai 2025, l’organisation SOS Prisonniers Gabon (SPG) a rendu public un communiqué dans lequel elle annonce avoir saisi officiellement le ministre de la Justice, garde des Sceaux, le Docteur Séraphin Akure Davain. L’objet de cette démarche est la demande d’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale suite au décès tragique de Jerry Moussounda Nguembi, un jeune Gabonais mort dans des circonstances jugées suspectes, survenues au domicile de la mère d’un haut gradé.
Selon le communiqué de SPG, « le 8 novembre 2024, Moussounda Nguembi Jerry a été appréhendé à Mindoubé pour des faits présumés de vol. Il a été arrêté au domicile de la mère du Général BAF, puis torturé jusqu’à ce que mort s’en suive ». L’organisation ajoute que « Son corps a ensuite été ligoté et transporté à l’arrière d’une Mitsubishi double cabine blanche de la santé militaire (….) au commissariat du 5e arrondissement », où le décès aurait été constaté par l’agent de permanence, puis signalé au Procureur de la République.
Des violences couvertes par le silence des autorités ?
SOS Prisonniers déplore qu’« aucun acte sérieux d’enquête n’ait été entrepris à ce jour », malgré les nombreuses démarches de la famille. Pire, « quelques jours après, le grand frère de la victime a été arrêté, menacé et gardé à vue par la BAC pendant plusieurs jours pour avoir interpellé par messagerie le général sur le décès de son frère cadet », poursuit le communiqué rendu public sur le compte Facebook de l’organisation de défense des prisonniers gabonais. Un médecin légiste consulté par la famille aurait alors confirmé que Jerry Moussounda Nguembi est mort des suites d’une agression physique.
Selon SOS prisonniers Gabon, le corps du jeune homme reste depuis plus de six mois à la morgue de la SAAF, sans qu’aucune procédure judiciaire n’ait été enclenchée. « Depuis le 8 novembre 2024, la famille a saisi plusieurs autorités mais aucune suite, aucune enquête sérieuse n’a été ouverte », déplore SPG. « Dans un État de droit comme le nôtre, peut-on se faire justice soi-même ? Les pauvres n’ont-ils pas droit à la justice ? Leurs vies ont-elles moins de valeur ? », s’interroge l’organisation. Pour SOS Prisonniers Gabon, il est impératif que « justice soit rendue », afin que les auteurs de ce crime soient poursuivis conformément à la loi.
GMT TV