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Gabon : seulement 52% d’enseignants du primaire qualifiés en 2021

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En 2021, le système éducatif gabonais faisait face à une crise préoccupante, comme le révèle l’« Étude nationale prospective Gabon 20250 », publiée par la Vice-Primature, Ministère de la Planification et de la Prospective. Selon ce diagnostic, seuls 52 % des enseignants du cycle primaire possèdent les qualifications minimales requises. Une chute alarmante par rapport à 2003, où ce taux s’élevait à 95 %. 

Comment expliquer qu’entre 2003 et 2021, le niveau de formation des enseignants intervenant au primaire a baissé de 43 %? Pourtant c’est le résultat du diagnostic du ministère de la Prospective sous l’égide de Alexandre Barro Chambrier, actuel vice-président du gouvernement (VPG). Il est à noter que ce manque de qualification des enseignants contribue directement aux niveaux record d’échec scolaire. D’ailleurs, les données sont éloquentes avec comme incidence la baisse du taux d’achèvement des études désormais fixé à 78,4 % au primaire.

Le primaire, une base de l’éducation en décadence programmée ?

Les données chiffrées susmentionnés traduisent une défaillance structurelle qui empêche le Gabon d’offrir une éducation de qualité pour tous. Notons à ce propos que l’indice de capital humain, évalué à 0,5 en 2021, bien en deçà de 1, reflète cette réalité préoccupante. Les causes de cette situation sont multiples. Outre le déficit de formation des enseignants, les conditions de travail déplorables dans le secteur public alimentent des grèves récurrentes. Cette dégradation du système éducatif public pousse de nombreuses familles à se tourner vers les écoles privées. Cette tendance creuse davantage les inégalités, notamment entre les zones urbaines, où l’accès à l’éducation est relativement meilleur. 

L’abandon progressif de l’école publique par l’État est pointé du doigt comme un facteur aggravant. Faute d’investissements suffisants, les établissements publics peinent à répondre aux besoins éducatifs, accentuant la fracture sociale. Pour inverser cette tendance, le gouvernement devra prioriser la formation des enseignants, l’amélioration des conditions de travail et l’accès équitable à une éducation de qualité. L’avenir du Gabon dépend de sa capacité à investir dans son capital humain, et cette étude sonne comme un appel urgent à l’action pour redresser un système éducatif en péril.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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