Gabon : Scandale chez Africa Rail, 102 employés licenciés abusivement – Patrick Barbera-Isaac interpellé !

Dans un pays où le président Brice Clotaire Oligui Nguema a fait de la lutte contre le chômage et la précarité une priorité nationale, le licenciement abusif de 102 employés par la société Africa Rail constitue une provocation sociale et un défi au droit du travail gabonais. Alors que les victimes dénoncent une cascade de violations, le ministre du Travail, Patrick Barbera-Isaac, garde un silence assourdissant. Jusqu’à quand ?
Licenciés sans procédure conforme, sans dialogue social préalable, sans indemnités légales conformes à l’article 152 du Code du travail, les ex-employés d’Africa Rail subissent aujourd’hui l’arbitraire d’un patronat autoritaire et opaque incarné par Jeffrey Ngou Mbo. Pire, certains n’ont même pas été payés depuis trois mois, et se retrouvent abandonnés sans solution de retour à Libreville, alors même qu’ils ont été recrutés à l’intérieur du pays.
Un licenciement de masse hors-la-loi, un ministre aux abonnés absents ?
L’ampleur des irrégularités dénoncées par les anciens employés d’Africa Rail est telle qu’il devient impossible de parler d’un simple « conflit social ». Il s’agit d’un cas flagrant de violation du Code du travail, en particulier des articles 73, 74 et 152, relatifs au dialogue social, aux procédures de licenciement économique et aux obligations financières de l’employeur. Aucun procès-verbal, aucune négociation, aucun plan social. Rien.
Et pendant ce temps, Patrick Barbera-Isaac, ministre du Travail, du Plein emploi et du Dialogue social, ne réagit pas. Pas un mot, pas une descente, pas une interpellation publique. Son silence, dans une affaire qui touche 102 familles gabonaises, devient une posture inquiétante. Où est l’État régulateur ? Où est la protection des travailleurs tant promise par la Transition ?
Une entreprise hors-la-loi, des méthodes indignes d’un État de droit
Selon les témoignages recueillis par Gabon Media Time, Jeffrey Ngou Mbo aurait même utilisé les forces de l’ordre pour expulser physiquement les employés, leur signifiant qu’ils « n’avaient aucun recours ». Des propos aussi graves que révélateurs d’un climat d’impunité entretenu par l’inaction administrative. À cela s’ajoute la tentative de fraude par antidatation des lettres de licenciement, afin d’éviter le paiement des congés techniques de février à mai 2025.
La direction d’Africa Rail, contactée par nos soins dans le cadre de l’article 56 du Code de la communication, a refusé toute réponse, toute explication, confirmant ainsi l’opacité d’une gestion sociale calamiteuse. Faut-il rappeler que cette entreprise exerce sur le territoire gabonais, et qu’elle est donc tenue de respecter les lois de la République ?
Il est temps que le ministre agisse – et que l’État protège ses citoyens
À ce stade, l’interpellation de Patrick Barbera-Isaac est impérative. Le ministre doit se positionner : va-t-il cautionner ce mépris du droit social gabonais ou défendre les travailleurs ? Il ne s’agit pas ici d’un incident isolé, mais d’une mise à l’épreuve de l’autorité de l’État face aux abus patronaux. En refusant de réagir, c’est la crédibilité de l’ensemble du gouvernement qui est en jeu.
Les 102 employés d’Africa Rail ne demandent pas la charité. Ils exigent le respect de leurs droits. Le Gabon ne peut prétendre bâtir une République sociale sans justice sociale. Et il ne saurait y avoir de plein emploi sans un État qui fait appliquer ses lois.
GMT TV