Gabon : quel intérêt à l’existence d’un CND nommé par Ali Bongo
Alors que le pays est à un tournant décisif de son histoire, après de longues parenthèses qui lui ont fait perdre sa respectabilité au plan démocratique, la question du maintien de certaines institutions, censées renforcer les principes de liberté et de respect des droits de l’Homme, se pose plus que jamais. C’est notamment le cas du Conseil national de la démocratie, qui a survécu à l’opération de nettoyage du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) malgré son incapacité à jouer pleinement son rôle sous le président déchu Ali Bongo Ondimba.
Créé dans la vague du vent de démocratie qui a soufflé sur le continent africain dans la dernière décennie du 20è siècle, le Conseil national de la démocratie (CND), longtemps en sommeil, puis réhabilité en 2012 par Ali Bongo Ondimba, a démontré ses limites dans le renforcement de la démocratie. Un constat d’échec, marqué au fil des années par une marginalisation de cette institution, au point que de nombreux compatriotes s’interrogent sur la pertinence de son maintien.
Le CND, une institution à l’agonie rédigée par Séraphin Ndaot Rembogo
Classé en 2022 parmi les pays les moins démocratiques du continent africain selon The Economist, le Gabon est considéré comme un « régime autoritaire ». Un positionnement déshonorant, fruit d’un échec des institutions sortantes, parmi lesquelles le Conseil national de la démocratie (CND), qui n’a pas su remplir sa mission visant à proposer aux gouvernants des outils de bonne gouvernance.
Si la dernière sortie publique de son président, Me Séraphin Ndaot Rembogo, visait à dénoncer le peu de considération accordée au CND par le pouvoir déchu, l’illégitimité de ses membres actuels, nommés par Ali Bongo, en dehors du cadre légal, interroge tout aussi.
En effet, si la loi N° 004/2015 du 08/09/2015 en son article 9 Nouveau, prévoit que le bureau du CND est élu pour deux ans renouvelables une fois, le maintien à ce poste de Séraphin Ndaot Rembogo, jette un peu plus du discrédit sur cette institution, censée promouvoir la démocratie et le respect des textes. Devant cette incongruité, ne serait-il pas pertinent de désigner un nouveau bureau, où même de complètement le supprimer?