Gabon: pourquoi ne pas miser sur le développement d’une industrie automobile locale?

Toyota, Volkswagen, Mercedes, Hyundai, Ford, Renault-Psa, etc. Alors que de plus en plus de constructeurs automobiles multiplient les investissements sur le continent africain, certains pays à l’image du Gabon semblent vouloir rester en marge. Préférant se limiter aux importations de ces véhicules qui se chiffrent pourtant en dizaines de milliards de FCFA, le gouvernement, pourtant en quête d’industrialisation, se refuse pour l’heure à mettre tout en œuvre pour attirer ces majors.
En actant en juin 2018 « l’interdiction d’acquérir des véhicules de plus de 30 millions de FCFA dans toute l’administration et autres services publics », l’exécutif gabonais a mis en exergue ce qui apparaissait et d’ailleurs, apparaît toujours, comme l’une des plus grosses dépenses de fonctionnement de l’Etat gabonais. Il faut dire qu’avec plus de 15 milliards de FCFA de dépenses pour la seule année 2016, ce pôle reste très onéreux pour le contribuable, or celui-ci pourrait en tirer profit.
En effet, partant de la volonté des géants de cette industrie de s’installer sur le continent, comme en témoigne la récente arrivée du géant nippon Toyota au Ghana avec une première unité d’assemblages de véhicules ou encore plus proche de nous au Rwanda avec Volkswagen, l’exécutif pourrait également miser sur ce genre d’initiatives. Intensifiant ainsi son programme d’industrialisation qui peine jusque-là à se mettre en route du fait d’une faiblesse infrastructurelle.
Pouvant créer à la fois des emplois directs et indirects, mais également de nouvelles chaînes de valeur connexes à l’industrie automobile, ce type d’initiative vaut largement le détour puisqu’en plus de ces apports précités, il offre une réduction considérable des coûts de produits, toute chose qui permettrait de réaliser des économies d’envergure en vue d’opérationnaliser un processus de transformation qui suscite pour l’heure quelques doutes.
Par ailleurs, en plus de l’avantage de pouvoir faire du pays un hub sous-régional comme peut l’être aujourd’hui le Rwanda de Paul Kagame, cette possibilité pourrait à terme rendre le pays plus attractif. Avec une zone économiques spéciale où l’on produit des batteries automobiles, un segment vente de pièces détachées en plein boom, et surtout un investissement initial relativement faible pour la construction d’une usine d’assemblage (7 millions de dollars pour Toyota au Ghana et une possibilité de produire 1300 véhicules par ans en moyenne), cette possibilité prend tout son sens. Reste désormais à savoir si l’exécutif va s’y pencher.
GMT TV