Gabon : omerta du procureur après les suspensions à Gab’Oil, ARTF et Cnamgs
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À l’heure de l’achèvement du chronogramme de la transition et donc l’ouverture vers le retour constitutionnel, le Président de la transition semble déterminé à démasquer les nostalgiques du système Bongo-PDG dans l’administration qui se seraient servis dans les caisses de l’État en l’occurrence à Gab’Oil, ARTF et à la Cnamgs. Seulement, près d’un mois après des enquêtes judiciaires et suspensions, les zones d’ombre subsistent et ce, à cause du silence du parquet.
Au Gabon, les affaires de détournements et d’opérations spéciales visant à assainir les finances publiques ont très souvent débouché sur des interpellations. Des procédures judiciaires qui ont naturellement conduit le parquet à éclairer la lanterne des populations. Un exercice auquel s’est très souvent livré le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Libreville sortant André Patrick Roponat. Une démarche qui a permis de lever toute équivoque.
Des suspensions rendues douteuses par le silence du parquet ?
C’est la question qu’il est aisé de se poser face aux scandales financiers qui ne semblent pas émouvoir Maître Bruno Obiang Mve. S’il a été prompt pour apporter des éclairages sur l’affaire Hervé Patrick Opiangah, le nouveau patron du parquet de Libreville reste aphone dans les dossiers de François Owono Messie, Landry Bongo Ondimba et compagnie à Gab’Oil. Même son de cloche pour Joseph Paul Ibouili Maganga.
Pourtant, le secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF) a été suspendu de ses fonctions. Et ce, pour des supposées « malversations financières ». Que dire du limogeage manu militari à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) où Audrey Christine Chambrier Voua et Brigitte Anguile Mba sont pointées du doigt pour une supposée gabegie financière.
Occasion loupée pour Bruno Obiang Mve ?
En effet, entre les raisons de cette décision qui n’ont jamais été clairement exprimées et le refus avec véhémence de ces accusations par la Présidente du Conseil d’administration de ladite administration, l’opinion publique ne sait plus où mettre la tête. De quoi faire planer l’hypothèse d’un rebondissement inouï et un rétropédalage. Tant, contrairement à Gab’Oil, la procédure de suspension n’a jamais été diffusée. Étonnant quand on sait que les images ont bel et bien été prises.
De quoi éveiller des questions sur ces sanctions. Sont-elles fondées en droit ? Les suspensions ont-elles été prises sur la base des preuves irréfutables ? Le lit semblait être fait pour que Bruno Obiang Mve mette en selle la procédure d’éclaircissement. Une déclaration devant la presse aurait été le moment idoine pour le Procureur de la République de taire les sons de couloirs qui concourent à fragiliser l’initiative estampillée CTRI pour débusquer les détourneurs de fonds publics.