Gabon : Nouvelle Aurore appelle à « une candidature unique de l’opposition pour battre le putschiste Oligui Nguema »

Dans une déclaration rendue publique ce lundi 17 février 2025, le mouvement Nouvelle Aurore (NOA), né de la fusion entre Ensemble pour refonder la République (ERR) et Les Sentinelles de la République (SR), a lancé un appel pressant en faveur d’une candidature unique de l’opposition à la présidentielle du 12 avril 2025. L’objectif : battre le général Brice Clotaire Oligui Nguéma, qu’ils qualifient de « putschiste », et mettre fin à la continuité du régime Bongo-PDG-CTRI.

Dans leur déclaration, les dirigeants de Nouvelle Aurore dénoncent une trahison des engagements pris par le président de la Transition. « Oligui Nguéma avait promis de restaurer les institutions et de restituer le pouvoir aux civils, mais il prépare aujourd’hui sa propre candidature en violation de son serment du 4 septembre 2023 », fustigent-ils. Pour eux, la Transition n’a pas rompu avec le système Bongo-PDG, mais l’a consolidé en maintenant des figures emblématiques du régime déchu à des postes stratégiques.

« Depuis le 30 août 2023, nous constatons une continuité dans les pratiques du passé : clientélisme, exclusion, favoritisme ethnique et familial. Oligui Nguéma s’inscrit dans la perpétuation d’un système rejeté par le peuple gabonais », martèle Fred Aurèle Zehou Moussock, représentant d’ERR.

Un appel à l’unité de l’opposition

Face à cette situation, Nouvelle Aurore plaide pour une plateforme politique commune, regroupant toutes les forces patriotiques, afin de désigner un candidat unique capable de fédérer l’opposition et d’incarner une véritable rupture. « L’éparpillement des candidatures ne ferait que renforcer Oligui Nguéma et prolonger un régime rejeté. Si nous sommes unis, le Gabon sera libéré. Si nous sommes divisés, il sera condamné », avertit Lionel Geovani Boulingui, représentant des Sentinelles de la République.

Le mouvement se donne pour mission d’initier des consultations avec les principaux leaders de l’opposition afin de fixer des critères consensuels pour la désignation d’un candidat unique. Pour Nouvelle Aurore, ce dernier devra incarner la rupture avec le passé, le renouveau de la classe politique et l’unité nationale.

Cet appel intervient dans un contexte de tensions politiques grandissantes, alors que le CTRI resserre son emprise sur les institutions. Les opposants dénoncent une instrumentalisation des forces de sécurité et des médias d’État au profit du régime en place, compromettant ainsi les chances d’un scrutin véritablement démocratique.

Pour Nouvelle Aurore, seule une opposition unie peut empêcher la légitimation d’un pouvoir militaire par les urnes. Ils en appellent donc à la responsabilité de chaque leader pour éviter un scénario où les voix de l’opposition se disperseraient, ouvrant ainsi la voie à une élection verrouillée au profit du chef de la Transition. La balle est désormais dans le camp des différents candidats de l’opposition, qui devront trancher entre une stratégie de division ou un front commun pour tenter de renverser le pouvoir en place.