Gabon : Non, le droit d’auteur n’enrichit pas sans efforts

Dans un contexte où la création artistique et intellectuelle connaît un essor au Gabon, une idée répandue persiste : le droit d’auteur serait une voie royale vers la richesse sans efforts. Pourtant, la réalité est bien plus nuancée, comme en témoignent les acteurs du secteur, qui ont cerné l’intérêt de faire montre d’ingéniosité au risque de se leurrer par la propriété littéraire et artistique.
Le droit d’auteur, qui protège les œuvres littéraires, musicales ou visuelles, garantit aux créateurs une rémunération pour l’exploitation de leurs travaux. Au Gabon, la Bureau Gabonais du Droit d’Auteur (BUGADA) veille à la collecte et à la répartition de ces redevances. Cependant, les montants perçus par les artistes restent souvent modestes. Dernier fait en date, la redistribution de la somme de 102 millions entre 613 artistes soit par un calcul aléatoire 166.000 FCFA l’individu. Sapristi !
Le droit d’auteur oui mais….
Disons-le nous, les droits d’auteur ne font pas de miracles. Pour parvenir à engranger des sommes mirobolantes capables d’assurer une vie paisible, il faut inéluctablement produire, promouvoir et diffuser activement. Des artistes comme Burna Boy, au Nigeria, parviennent à générer des flux financiers importants pourtant les streaming paient 5 fois moins qu’en Angleterre pour les artistes africains. Une dure réalité avec laquelle il faut composer.
À cela il faut ajouter le fait que les artistes gabonais, pour la plupart, méconnaissent les démarches administratives et doivent faire face à la piraterie, encore répandue. Des facteurs qui limitent les retombées financières. De plus, le marché local, relativement restreint, ne permet pas toujours aux créateurs de vivre de leur art. Sortir un « banger » tous les 2-3 ans ne peut pas garantir une dépendance au fruit de son art.
Il va sans dire que des ateliers de sensibilisation sur la gestion des droits d’auteur seront les bienvenus. Si les plateformes numériques locales offrent de nouvelles opportunités, il reste que les habitudes de consommation constituent un frein. Les autorités gabonaises gagneraient donc à jouer leur partition en encourageant la professionnalisation du secteur culturel pour maximiser les bénéfices des créateurs. Et ce, afin que tout un chacun comprenne que le droit d’auteur est un outil précieux, mais loin d’être une baguette magique.
GMT TV