Gabon : Ndjolé-Bifoun, la route de tous les dangers !
On ne le répétera jamais assez. L’état de dégradation extrême de l’axe Bifoun-Ndjolé dans la province du Moyen Ogooué constitue un véritable danger pour les usagers de ce tronçon, un véritable calvaire pour les chauffeurs et autres passagers. Pourtant, long d’à peine 56 km, ce trajet concentre toutes les difficultés en matière d’infrastructures et de sécurité routières dans le pays. Nids de poule à perte de vue, absence de glissières de sécurité, non-respect du Code de la route, manœuvres de dépassement incorrectes entraînant de graves accidents. L’axe Ndjolé-Bifoun est, sans aucun doute, la route de tous les dangers.
Malgré les multiples cris d’alerte lancés par les chauffeurs et les autochtones, aucune amélioration n’y a jusque-là été apportée. De moins en moins praticable. De plus en plus accidentogène, cet axe long de 56 km, est bien plus qu’un danger aujourd’hui, un mouroir à ciel ouvert. Si les statistiques manquent concernant son caractère accidentogène, les automobilistes vous le confirmeront, pas une semaine ne passe sans qu’un accident n’y soit enregistré. D’ailleurs pour coucher ces lignes nous avons dû nous rendre sur place, en à peine quelques minutes, nous avons assisté à un accident qui aurait pu causer la mort au regard de l’état du véhicule endommagé.
Tracée et livrée en 1996, cette voie, vieille de 28 ans déjà, n’a pas su résister à l’épreuve du temps. Le manque d’entretien y est criard. De petits nids de poule sont devenus d’énormes bourbiers. Le trajet de 56 Km censé être parcouru en moins d’une heure s’effectue désormais en quatre heures minimum. « Avant Bifoun-Ndjolé on mettait 45 min à 1h, mais aujourd’hui à cause de la route gaspillée, on passe 4h et lorsqu’il pleut, c’est pire. Il peut arriver que des camions se renversent, et là, nous sommes obligés de forcer le passage pour arriver à destination », a déclaré un automobiliste dépité, qui déplore au passage la lenteur de Sogea-Satom, entreprises retenue pour réhabiliter cet axe routier.
Bifoun-Ndjolé, à l’image de la province du Moyen-Ogooué
Manque de distance adéquate entre les usagers de la route, manque d’éclairage requis pour le véhicule, passage excessif de camions poids lourds au regard de la forte activité forestière dans la région qui entraîne des dégâts matériels conséquents, absence de glissières de sécurité comme sur une bonne partie du réseau routier national alors même qu’elle est bordée de ravins, crevasses, bourbiers, auxquels il faut ajouter des éléments liés au Code de la route avec des manœuvres de dépassement incorrectes en plus d’un pont en état de décrépitude avancé nécessitant une réhabilitation immédiate, cet axe Bifoun-Ndjolé est à l’image de la province du Moyen-Ogooué.
Province stratégique a mi-parcours entre l’Ogooué-Ivindo, la Ngounié et Woleu-Ntem, cette dernière qui est ni plus ni moins que le grenier du Gabon. Situé au cœur de la stratégie infrastructurelle des nouvelles autorités puisqu’elles entendent faciliter les travaux de réhabilitation sur Bifoun–Ndjolé, à la charge de l’État pour un montant de 41,8 milliards de FCFA dont près de 9 milliards de FCFA déjà mobilisés, la réalisation d’un nouveau pont à Ebel-Abanga pour une grosse trentaine de milliards de FCFA, ces projets devront être menés à bien si le CTRI et son président, Brice Clotaire Oligui Nguema, entendent diversifier l’économie.