Gabon : masse salariale en hausse, gestion budgétaire peu orthodoxe, les tares de l’administration publique
En 2025, alors que des ajustements stratégiques doivent être effectués, le Gabon s’apprête à franchir un nouveau palier dans la gestion de ses finances publiques. La masse salariale de l’administration publique devrait en effet, avoisiner les 825,3 milliards de FCFA, une augmentation qui s’inscrit dans un contexte de gestion budgétaire souvent jugée peu orthodoxe. Alors que le pays cherche à moderniser ses structures administratives, les effectifs de la fonction publique continuent d’enfler, sans pour autant garantir une efficacité accrue des services publics. Et c’est là toute la difficulté.
Le Gabon, avec ses 2,2 millions d’habitants, affiche un ratio d’agents publics très élevé par rapport à sa population. Un ratio bien supérieur à celui de nombreux pays de la zone franc. En 2015 d’ailleurs, une étude de Mays Mouissi, actuel ministre de l’Economie, soulignait déjà le fait que le pays comptait 104 272 agents, soit 5,8% de sa population à cette époque. Un chiffre disproportionné comparé à d’autres États de la région comme le Cameroun voisin qui compte plus de 22,8 millions d’habitants pour à peine 300 000 fonctionnaires, ce qui représente seulement 1,3% de sa population.
Cet effectif pléthorique au Gabon devrait continuer de se maintenir et même augmenter, sans qu’il y ait une amélioration substantielle des performances des administrations publiques. Cette inflation galopante des effectifs se répercute directement sur la masse salariale de l’État, qui atteindra 825,3 milliards de FCFA en 2025, drainant des ressources publiques qui auraient pu être allouées à d’autres priorités, telles que les infrastructures ou l’éducation.
Une boulimie institutionnelle et des réformes nécessaires
Pire encore, certaines institutions telles que la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite, créée pour combattre la corruption, verront leurs budgets gonfler à hauteur de 1,5 milliard de FCFA, malgré une efficacité de plus en plus contestée. Ce type d’anomalie témoigne d’une mauvaise gestion des ressources publiques, où la priorité semble être donnée à des dépenses récurrentes au lieu d’investissements stratégiques.
Face à cette situation, des réformes structurelles de l’administration publique sont plus que nécessaires pour éviter une implosion budgétaire. Il est impératif de rationaliser les effectifs et de réévaluer la gestion des fonds publics, notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption, où les résultats concrets se font toujours attendre. Le Gabon devra s’inspirer de modèles plus efficaces en Afrique, où des pays ont su réformer leurs administrations pour maximiser leur productivité tout en contrôlant la masse salariale.
Mais si l’Etat doit recruter, il faut que sa masse salariale augmente. On ne peut pas vouloir que l’Etat recrute et s’offusquer de la hausse de la masse salariale.
Autre chose, il est mieux de faire un comparatif des masses salariales être 2024 et celle prévue en 2025. Ça aidera à voir l’augmentation en question. Vous avez mis pour 2025,où est pour 2024?