PDG : la bataille de Louis n’a pas eu lieu

Ce 21 juillet était très attendu pour les partisans du Parti démocratique gabonais (PDG), en pleine tourmente depuis les récentes annonces d’Ali Bongo Ondimba. Une semaine après avoir repris la main sur la formation politique et procédé à de nouvelles nominations, l’équipe dirigeante qu’il a nommée avait convoqué une réunion stratégique au siège du parti, actuellement occupé par le tandem incarné par Blaise Louembe et Angélique Ngoma. C’est ainsi qu’en fin d’après-midi, une délégation menée par Arthur Benga Ndzeme, Secrétaire général adjoint 1 fraîchement nommé par Ali Bongo, s’est présentée au siège du parti, au quartier Louis. Mais à leur arrivée, portail fermé : l’accès leur a été refusé.
« Comme vous le constatez, le directoire illégal refuse au directoire légal de tenir une réunion au siège du parti », a déploré Arthur Benga Ndzeme devant la presse, huissier de justice à l’appui. Il a rappelé que cette tentative d’accès répondait à des instructions précises du président du parti, datées du 14 mai 2025. Prévisible, ce blocage n’a pas découragé les membres du camp loyaliste, qui ont indiqué vouloir poursuivre leur réunion, cette fois déplacée à Akanda. Pour eux, il s’agissait d’une rencontre stratégique visant à relancer la dynamique interne du PDG, en prélude aux échéances électorales à venir.
Un siège verrouillé, une opposition figée
Quelques heures plus tôt, Angélique Ngoma, Secrétaire générale du parti tendance Louembe, avait été aperçue dans les locaux du siège, entourée de quelques cadres à l’instar du député sortant Gabriel Malonga Mouelet. Les portes demeuraient closes pour les dissidents. L’absence d’affrontement n’a en rien masqué la profondeur de la crise qui divise aujourd’hui le parti dominant de la scène politique gabonaise depuis plus de cinq décennies.
Face à la presse, Arthur Benga Ndzeme a évoqué les risques imminents de suspension du PDG. « Nous sommes menacés de dissolution. Mais je voudrais croire que le PDG est un et indivisible », a-t-il déclaré. Appelant à l’unité, il a lancé un avertissement à l’autre camp : « Ceux qui s’agitent devront un jour entendre raison… si nous ne voulons pas disparaître, nous devons soit nous unir, soit mourir ». Interrogée sur ces événements, Angélique Ngoma a déclaré, « le distingué camarade s’est mis en réserve de la politique. Quand on se met en réserve c’est pratiquement un congé. Le plus important est que le Parti démocratique gabonais vive à jamais ». Le PDG, ébranlé par une lutte interne inédite, joue désormais sa survie dans un contexte politique national en pleine reconfiguration.
GMT TV