Élections 2025 : À quand le retour des vrais isoloirs de la présidentielle ?

Les élections législatives et locales du 27 septembre 2025 ont plongé le Gabon dans un fiasco électoral retentissant. Outre les accusations de fraudes qui fusent, un scandale éclabousse le processus : des isoloirs indignes d’une démocratie. Pagnes blancs, contreplaqués branlants ou tissus aux couleurs du CTRI ont transformé les bureaux de vote en caricature, bafouant la confidentialité du scrutin et la dignité des électeurs.
C’est un spectacle honteux interroge : où est passé l’élan de modernisation vanté lors de la présidentielle ? En effet, le 12 avril 2025, le Gabon avait pourtant fait un bond en avant. Des isoloirs novateurs, conçus par de jeunes ingénieurs gabonais, avaient été déployés dans 700 bureaux de vote à Libreville, Owendo, Ntoum et Akanda. Robustes, démontables, transportables dans un simple sac, ces équipements en fer, financés par des fonds publics, incarnaient une révolution.
Mais où sont passés les isoloirs made in Gabon ?
« C’est le génie local au service d’une démocratie moderne », claironnait un cadre du ministère de l’Intérieur. Moins chers que les importés, ces isoloirs made in Gabon promettaient de devenir la norme pour les 3 000 bureaux de vote du pays. Mais le 27 septembre, ces avancées ont disparu comme par enchantement. Les électeurs ont retrouvé des installations archaïques, indignes d’un scrutin démocratique. L’État a-t-il sciemment sabordé cette initiative patriotique ?
Ce recul inexplicable alimente la défiance envers un processus électoral déjà entaché par les soupçons de manipulation. La volte-face des autorités, incapables d’expliquer l’abandon de ces équipements, sonnerait comme une trahison de l’innovation et de la jeunesse gabonaise. Ce scandale ne peut rester sans réponse. Les Gabonais exigent le retour immédiat de ces isoloirs modernes, gages d’un vote confidentiel et d’une démocratie crédible.
Leur généralisation à l’échelle nationale est une urgence absolue pour redonner du sens à la consultation populaire. L’État doit cesser de jouer avec la confiance des citoyens et assumer ses promesses. Sans cela, le Gabon risque de s’enliser dans une parodie électorale, loin des ambitions d’une nation souveraine et moderne. Si le premier tour a laissé place à un spectacle peu agréable à vivre pour un pays riche, il n’est jamais trop tard pour rectifier le tir. Le second tour est une occasion en or pour Hermann Immongault de ramener un peu de quiétude dans les urnes. Nous y reviendrons !
GMT TV