Gabon : l’UDIS interroge la cohérence du serment présidentiel à travers l’affaire Opiangah

Alors que le président Brice Clotaire Oligui Nguema a prêté serment en jurant de « servir, protéger et unir tous les Gabonais », l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) interpelle publiquement sur ce qu’elle considère comme une fracture entre cette promesse solennelle et la gestion de l’affaire Opiangah. Une crise politico-judiciaire qui, selon le parti, entache les principes fondateurs de la Vème République.
Le 3 mai 2025, Brice Clotaire Oligui Nguema, élu président de la République, prêtait serment devant Dieu, le peuple gabonais et la Nation. Un engagement fort : « servir, protéger et unir tous les Gabonais ». Pourtant, à peine dix jours plus tard, la Chambre d’accusation rejetait la demande de non-lieu formulée par les avocats de l’opposant politique Hervé Patrick Opiangah, en exil depuis près de sept mois. Pour l’UDIS, ce refus sonne comme une trahison de la parole donnée au peuple.
Dans une déclaration incisive, le porte-parole de l’UDIS, Edmond Epoma Ngadi, s’est indigné : « Comment comprendre que le chef de l’État, garant de la justice, reste silencieux alors même qu’il a prêté serment de protéger tous les Gabonais ? Pourquoi ce mutisme lorsque les magistrats foulent aux pieds l’État de droit ? ».
Le parti politique ne mâche pas ses mots. Il dénonce une justice « dilatoire, arbitraire et instrumentalisée », et appelle à une cohérence entre les engagements républicains du président et les actes posés par la chaîne judiciaire. L’UDIS estime que le rejet du non-lieu, malgré l’absence de victime déclarée, de plainte valable ou de charges légales, est une « aberration juridique » contraire à l’article 163 du Code de procédure pénale.
L’affaire Opiangah, un test pour la République
Au-delà du cas personnel de son leader, le parti voit dans cette affaire un test grandeur nature pour la Vème République : « Ce n’est pas seulement Hervé Patrick Opiangah qu’on persécute, c’est l’idée même d’un Gabon réconcilié qu’on assassine. »
L’UDIS va plus loin, estimant que cette affaire entame gravement la crédibilité du Gabon sur la scène internationale : « Quelle cohérence entre les discours de réconciliation et la réalité judiciaire d’un exilé politique poursuivi sans base légale ? ». Le parti en appelle à un sursaut institutionnel, et au président lui-même, afin de restaurer la primauté du droit sur les règlements de comptes.
Un appel au chef de l’État
Alors que Brice Clotaire Oligui Nguema est président du Conseil supérieur de la magistrature, l’UDIS interpelle directement : « La justice gabonaise défie vos propres engagements, Excellence. Le temps est venu de passer de la parole aux actes. »
L’heure est grave, selon Edmond Epoma Ngadi. « Le Gabon ne peut bâtir la Vème République sur des fondations d’injustice. Ce pays ne peut se permettre de renier sa propre parole présidentielle sans se renier lui-même », a-t-il martelé.
GMT TV