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Gabon : Lionel Ella Engonga et Me Istovant Nkoghe, artisans de la libération de Kelly Ondo Obiang

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Après plus de six années de détention, Kelly Ondo Obiang, lieutenant devenu symbole de la contestation du régime Bongo, a retrouvé la liberté le 30 août dernier. Un tournant majeur rendu possible par l’adoption de la loi d’amnistie du 12 août 2025, fruit d’une initiative portée par l’honorable Lionel Ella Engonga et préparée juridiquement par Me Istovant Nkoghe, avocat au barreau de Brest et docteur en droit.

Une libération scellée par l’amnistie. La décision de libérer Kelly Ondo et ses compagnons, condamnés pour leur implication dans la tentative de coup d’État du 7 janvier 2019, s’inscrit dans le cadre d’une ordonnance d’amnistie générale adoptée en Conseil des ministres. Cette mesure efface les poursuites et condamnations liées aux crises politiques récentes et traduit, selon le gouvernement de Transition, la volonté de tourner la page des divisions.

Pour l’opinion, la libération de Kelly Ondo est aussi l’incarnation d’une promesse politique : celle d’un Gabon réconcilié avec son histoire récente.

Lionel Ella Engonga et Me Istovant Nkoghe, une alliance juridique et politique

Dès le 4 mars 2025, l’honorable Lionel Ella Engonga, député de la transition et président de l’ONG SOS Prisonnier, avait déposé une proposition de loi d’amnistie. Ce texte, co-rédigé avec Me Istovant Nkoghe, visait à « solder les blessures du passé » en réhabilitant Kelly Ondo et ses hommes.

« Ce combat n’était pas seulement politique, il était juridique », explique une source proche du dossier, soulignant la complémentarité entre l’action parlementaire de l’un et la rigueur juridique de l’autre. Ensemble, ils ont donné un cadre légal à une volonté politique de réconciliation exprimée dès l’investiture du président Brice Clotaire Oligui Nguema.

Entre justice, pardon et réconciliation nationale

Pour ses initiateurs, la portée de cette loi dépasse le simple cas de Kelly Ondo. Elle consacre un geste de justice et de pardon, destiné à consolider la cohésion sociale. L’article adopté ne se limite pas à l’effacement des peines, mais réaffirme l’exigence d’un État de droit capable de réparer ses propres fractures.

À sa sortie de prison, vêtu de blanc et entouré de sa famille, Kelly Ondo a rendu hommage à ses compagnons disparus et salué « les hommes instruments de Dieu, instruments du peuple », citant notamment le président Oligui Nguema ainsi que Lionel Ella Engonga et Me Istovant Nkoghe, les deux artisans de sa libération.

Une nouvelle page pour le Gabon

La libération de Kelly Ondo Obiang marque l’ouverture d’une nouvelle séquence politique : celle d’un dialogue élargi et d’une réconciliation active. Mais elle met aussi en lumière l’importance d’un cadre légal respecté, condition sine qua non de la stabilité institutionnelle.

« Cette action du Chef de l’État est un geste fort, qui marque les premiers pas de la justice et de l’État de droit au Gabon », a conclu Me Istovant Nkoghe, tout en rappelant que « des efforts restent à accomplir pour l’ensemble des justiciables ».

Entre reconnaissance, exigence de justice et volonté de paix, cette amnistie constitue sans doute l’un des actes les plus symboliques de la Transition.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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