Gabon: l’impuissance du gouvernement sur la prise en charge des déficients mentaux
Créé par l’ordonnance n°1/95 du 14 janvier 1995, le centre des malades mentaux de Melen n’est plus que l’ombre de lui-même. D’ailleurs, profitant de la célébration de la journée mondiale de santé mentale, les responsables de cette structure sanitaire ont lancé un appel en direction du gouvernement afin de prendre à bras le corps cette question.
C’est à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale édition 2022, que le personnel du Centre national de santé mentale de Melen a dressé le chapelet des maux au sein de cette structure sanitaire. Seul établissement public spécialisé dans les soins psychiatriques au Gabon, ce centre est à l’agonie. Faible capacité d’accueil, délabrement de la structure.
Par ailleurs, il semble que le personnel médical qui y exerce soit insuffisant pour une prise en charge optimale desdits patients. ‹‹ Avec 150 consultations par jour et environ 4500 consultations par an. Au niveau des hospitalisations nous avons 80 malades sur une capacité de 70 lits ››, a souligné le responsable du service statistique. De quoi interpeller les décideurs sur les actions à mener pour inverser la donne.
Pourtant, les associations de défense des droits des personnes déficientes peinent désormais à croire à un sursaut d’orgueil de l’État gabonais via le ministre de la Santé le Dr. Guy Patrick Obiang Ndong en dépit des visites réalisées. ‹‹ Au Gabon, malgré l’augmentation importante des personnes atteintes de troubles mentaux, la santé mentale est un sujet oublié ou négligé ›› a déploré le président du programme Manifester l’amour à tous sans appréhension (Matsa).
Dans une tout autre ambiance, les les parents des patients admis au sein de cette structure sanitaire ont pu passer un instant de réjouissance à part entière. Prestation d’artistes, repas offert par la direction du centre des malades mentaux et les responsables du programme Manifester l’amour à tous sans appréhension, les organisateurs ont su joindre l’utile à l’agréable. Il revient dès lors à l’État de se montrer sensible à cette problématique.