Gabon : L’impact des défis sociaux sur les projets de développement
Le Plan National de Développement pour la Transition (PNDT) du Gabon est confronté à des défis sociaux majeurs qui risquent de freiner son efficacité. Le pays souffre de fortes inégalités sociales, avec un taux de pauvreté élevé, on parle de ⅓ de la population, un chômage structurel, et une grande partie de la population en situation de précarité. Ces défis sociaux semblent compliquer la mise en œuvre des projets de développement du PNDT, car ils exacerbent les tensions sociales et créent un fossé entre les attentes des citoyens et les politiques publiques mises en place.
L’un des défis les plus urgents est la question de l’emploi des jeunes. Le Gabon fait face à un chômage endémique chez les jeunes, particulièrement ceux ayant un niveau d’éducation secondaire ou supérieur. L’économie, trop dépendante du secteur pétrolier, ne parvient pas à générer suffisamment d’emplois dans les secteurs non pétroliers. Bien que le PNDT cherche à diversifier l’économie, la transformation industrielle et la création de valeur ajoutée locale dans des secteurs comme l’agriculture et les infrastructures peinent à se concrétiser, en raison d’une absence d’investissements structurants et d’une main-d’œuvre mal qualifiée.
De plus, les inégalités d’accès à l’éducation, à la santé et aux services publics renforcent la précarité des plus vulnérables et leur absence de participation effective à la vie économique et sociale. Sans des réformes majeures dans ces domaines, la mise en œuvre des projets du PNDT sera vouée à l’échec, car une partie importante de la population restera exclue des bénéfices de la croissance et de l’industrialisation prévues. L’impact de ces déficits sociaux sur les projets de développement est donc double : d’une part, la non-adhésion des citoyens aux réformes économiques, d’autre part, l’incapacité de l’État à maintenir une cohésion sociale stable nécessaire à l’implémentation des réformes.
Les jeunes et les populations vulnérables ne voient toujours pas d’améliorations tangibles
Malgré le montant de son financement estimé à plus de 3696 milliards de FCFA, les tensions sociales pourraient également amplifier les risques de protestations populaires si les réformes économiques ne sont pas accompagnées de politiques sociales inclusives. Si les jeunes et les populations vulnérables ne voient pas des améliorations tangibles dans leurs conditions de vie, la légitimité des réformes sera mise à mal. Le PNDT devra, pour réussir, intégrer des mesures sociales fortes qui atténuent les déséquilibres sociaux, en créant des programmes d’emploi et de formation professionnelle adaptés aux besoins du marché.
Dans un tel contexte, les défis sociaux du Gabon ne peuvent être ignorés dans la mise en œuvre du PNDT. Une politique de développement économique réussie doit impérativement s’accompagner de réformes sociales qui améliorent l’accès à l’éducation, à la santé, et qui garantissent des emplois décents pour la jeunesse. Si ces questions sociales ne sont pas traitées de manière prioritaire, l’impact du PNDT sera limité et ses objectifs d’inclusivité et de réduction des inégalités risquent de rester lettre morte.