Gabon : l’ignorance, l’ennemi invisible de la santé mentale

La santé mentale pourtant très prégnante dans notre société n’a pas toute l’attention qu’elle mérite. Pourtant l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’accorde à dire qu’elle fait partie intégrante du bien-être général, seulement au Gabon la santé mentale reste un sujet marginalisé, souvent enveloppé de tabous, de préjugés et, surtout, d’une profonde ignorance. Une situation qui dans bien des cas alimente la stigmatisation et favorise l’isolement des malades.
Derrière les sourires forcés et les silences pesants, de nombreuses personnes souffrent sans accompagnement. En effet, en Afrique comme au Gabon, les opinions associent encore la maladie mentale à la folie ou à des causes mystiques. Cette méconnaissance empêche les malades d’être pris au sérieux et contribue à leur isolement. Résultat, le manque d’information sur la santé mentale freine la recherche de l’aide et une prise en charge idoine.
La santé mentale selon l’OMS
L’OMS définit la Santé mentale comme « un état de bien-être mental qui nous permet d’affronter les sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté ». Pour l’Organisation mondiale de la santé, « la santé mentale est un droit fondamental de tout être humain. Un aspect essentiel du développement personnel, communautaire et socio-économique ». Malheureusement, le Gabon manque cruellement de structures spécialisées, de professionnels formés et de politiques publiques adaptées.
Outre ces aspects, un autre constat s’impose, les troubles mentaux sont encore largement méconnus, même par ceux qui en souffrent. Il n’est pas rare de croiser des cas de dépression non diagnostiqués, de suicides inexpliqués, d’actes de violence ou encore de situations de déscolarisation et de marginalisation sociale. Face à cela, les familles, souvent démunies, ne savent pas comment réagir. La santé mentale reste le parent pauvre du système de santé, et les personnes concernées en subissent les conséquences. D’où l’urgence d’informer et de sensibiliser.
L’urgence d’agir pour le bien-être des Gabonais
Tant que l’ignorance persistera, la santé mentale restera dans l’ombre. Les familles, premières touchées, doivent oser rompre le silence. Ce premier pas est essentiel pour amorcer un changement de mentalité. En parallèle, les autorités doivent intensifier les campagnes de sensibilisation et encourager les malades à consulter les professionnels de la santé mentale. Il est temps de faire de cette cause une priorité nationale, afin que chaque gabonais ait le droit de vivre dignement, y compris avec un trouble mental.
GMT TV