Gabon : Libreville et Port-Gentil, épicentres des viols et des incestes ?

C’est la question que l’on serait en droit de se poser au regard du constat alarmant issu des sessions criminelles ouvertes le 15 juillet dernier. À Libreville comme à Port-Gentil, une majorité des peines prononcées concernent des affaires de viol et d’inceste. Une situation qui interroge, ces deux principales villes du pays seraient-elles devenues les foyers de ces actes abominables ?
Les faits récents parlent d’eux-mêmes. À Port-Gentil, un grand-père a été condamné à 26 ans de prison pour avoir violé ses deux petites-filles mineures. À Libreville, un homme a écopé de 15 ans de réclusion pour le viol d’une fillette de 9 ans, tandis qu’un ancien policier a été condamné à 11 ans pour avoir abusé de sa nièce. Ces cas révèlent une réalité glaçante, la cellule familiale, censée protéger, devient trop souvent le théâtre de crimes sexuels commis par ceux-là mêmes qui devraient assurer la sécurité des enfants.
Oncles, cousins, pères, voire neveux, n’hésitent plus à franchir la ligne rouge, poussés par des pulsions ignobles. Et lorsque ce ne sont pas les membres de la famille, ce sont les voisins ou proches du cercle familial qui endossent le rôle d’agresseurs. Une banalisation progressive du viol semble s’installer dans notre société. Pourtant, la loi est claire, selon l’article 256 alinéa 2 du Code pénal gabonais, le viol est puni de 15 ans de prison, assortis d’une amende pouvant atteindre 50 millions de FCFA. Mais face à la récurrence des cas, cette sanction semble perdre son effet dissuasif.
L’urgence de protéger les mineurs
Il devient impératif de se demander pourquoi ces peines prévues par le législateur ne suffisent pas à freiner les criminels. Le manque de soutien familial envers les victimes aggrave la situation, décourageant parfois les plaintes et favorisant la récidive. Peut-être faudrait-il envisager des sanctions contre les proches qui choisissent de garder le silence, voire d’étouffer l’affaire. Une amende ou même une peine de prison pour complicité passive pourrait marquer un tournant dans la lutte contre ces crimes.
Si l’État décidait de se pencher sérieusement sur le rôle des complices, cela pourrait contribuer à briser cette chaîne de l’horreur. Alors que les sessions criminelles se poursuivent, l’opinion publique espère que la justice continuera à infliger des peines lourdes, exemplaires et sans concession aux auteurs de ces actes qui brisent des vies.
GMT TV