Derniers articlesSOCIETE

Gabon : l’exfiltration nocturne d’Ali Bongo et sa famille en Angola fait éclater la colère des internautes

Ecouter l'article

L’annonce surprise de l’arrivée nocturne en Angola de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, de son épouse Sylvia Bongo et de leur fils Noureddine Bongo Valentin, a plongé l’opinion gabonaise dans un mélange d’indignation, de frustration et de désarroi. Sur les réseaux sociaux comme dans les cercles citoyens, les réactions s’enchaînent, toutes plus critiques les unes que les autres, contre une opération menée dans la plus grande opacité par les autorités gabonaises.

« Une trahison » pour les citoyens, un « naufrage » pour les militants. Sur Facebook, Forbes Dagodson résume le sentiment de trahison d’une partie des Gabonais : « Vos influenceurs Bandecon et chocolat ont fait les clowns de service pour distraire les Gabonais pendant que Bongo et compagnie étaient secrètement en train de quitter le pays. Quel naufrage ! » Pour lui, cette exfiltration, dans le silence total des institutions gabonaises, balaye les espoirs de justice attendue depuis les drames de 2009 et 2016.

Silence officiel, choc populaire

Même tonalité du côté de Geoffroy Foumboula Libeka, 4ème vice-président de l’Assemblée nationale de la Transition et plaignant contre les Bongo. Il qualifie cette libération de « véritable honte pour les premiers jours d’une Cinquième République », dénonçant l’instrumentalisation de la justice et un deal international passé dans le dos du peuple.

La consternation est d’autant plus grande que c’est la présidence de l’Angola – et non celle du Gabon – qui a révélé l’information. « Ce qui me choque le plus dans cette histoire est le fait de l’apprendre par une communication étrangère », s’étonne un internaute, illustrant une incompréhension partagée : « Nos autorités sont bouche bée. Des personnes qui étaient au centre d’une enquête de détournement de fonds publics sont libérées comme ça et le gouvernement ne fait aucune annonce. »

Des figures dénoncent « un deal » international

Marlène Fabienne Essola Efountame, proche de l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie-By-Nze, va plus loin : « Le deal : sa présidence contre la liberté de la famille d’Ali Bongo. » Une vision cynique d’une transition confisquée, pour laquelle, selon elle, les Gabonais ont voté sans voir venir les dessous diplomatiques.

Pendant ce temps, d’autres pointent l’injustice flagrante : « Le 12 c’est le 12 pendant ce temps les héros lieutenant Kelly Ondo et ses frères d’armes croupissent toujours en prison », écrit Joel Mapangou, tandis que Steve Nguema ironise : « Je ne quitterai pas le Gabon sans ma femme et mon fils »… en référence à une phrase attribuée à Ali Bongo.

Un gouffre entre le discours officiel et la réalité. En somme, la colère des Gabonais ne vise pas tant la libération en elle-même que son absence de transparence et la rupture de confiance qu’elle engendre. Le sentiment dominant ? Une République confisquée, des promesses trahies, et un silence institutionnel perçu comme un affront à l’intelligence collective. Au lendemain d’une élection qui a vu Brice Clotaire Oligui Nguema triompher avec plus de 94 % des voix, cette affaire fragilise dangereusement le socle de légitimité sur lequel repose la Vème République.

Gabon Media Time

Gabon Media Time est un site d'actualité dont le slogan est " A l'heure de l'info". Nous entendons réinventer l'actualité en ligne gabonaise et sous régionale.

Articles similaires

Un commentaire

  1. « Le deal : sa présidence contre la liberté de la famille d’Ali Bongo. », j’ai dit cela dans mon autre commentaire sur le point de presse du procureur sur cette libération, et j’ai dit entre autres choses que cette fermeté que Oligui Nguema faisait à l’égard des Bongo n’était que de façade, c’est très amer pour les Gabonais qui ont cru que les Bongo seront jugés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page