Gabon : les projets d’universités de Mouila et Oyem enterrés ?
L’enseignement supérieur fait partie des secteurs délaissés au cours des deux septennats d’Ali Bongo. Si l’arrivée au pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) suscite un espoir auprès de la jeunesse estudiantine, la présentation de sa feuille de route ce 7 décembre par le Premier ministre de Transition, Raymond Ndong Sima a laissé beaucoup sur leur fin. Si des moyens importants seront affectés à la construction des universités de Libreville et de Port-Gentil, les projets de Mouila et Oyem n’ont pas été évoqués.
C’était l’une des promesses phares de l’ancien président Ali Bongo en 2009, puis en 2016. En effet, le projet d’Omar Bongo, de construire des universités à Port-Gentil, Mouila et Oyem, aurait dû voir le jour au cours du premier septennat du président déchu. Si les jeunes de l’Ogooué-Maritime pourront à l’avenir se passer de se rendre à Libreville pour leur cycle universitaire, ce ne sera pas le cas de ceux de la Ngounié et du Woleu-Ntem et pour cause, le gouvernement de Raymond Ndong Sima n’a pas prévu de construire d’établissement universitaire dans ces localités.
Libreville Nord et Port-Gentil, les priorités du gouvernement de Transition
Au cours de son allocution devant les parlementaires de la Transition, le patron de l’Immeuble du 2 décembre a passé en revue l’essentiel des questions, selon la hiérarchie qu’il a lui-même fixée, à savoir politique – économie et social. Évoquant l’enseignement supérieur, Raymond Ndong Sima a annoncé l’achèvement des universités de Libreville Nord et de Port-Gentil.
« Le gouvernement mettra l’accent sur l’achèvement des bâtiments et autres projets en cours tels que l’Université de Port-Gentil et celle de Libreville Nord, ainsi que la réhabilitation des universités en grandes écoles. Il s’agira notamment d’achever la construction de l’Université d’Akanda, du centre universitaire de Port-Gentil », a-t-il affirmé. Et ce pour dégager une marge de 15 000 places supplémentaires aux étudiants. Des efforts qui se poursuivront notamment à travers la réforme de la gouvernance au sein des universités et le recrutement de nouveaux enseignants.
En revanche, rien sur l’université de Mouila et celle d’Oyem, dont la concrétisation aurait pourtant permis de ramener de l’activité dans ces localités qui subissent de plein fouet l’exode rural. S’il semble à ce stade difficile de prédire des intentions du CTRI vis-à-vis de ces deux localités, espérons que le développement harmonieux des territoires voulu par tous, permettra l’installation des campus universitaires dans d’autres territoires que Port-Gentil, Libreville et Franceville.