Gabon : les populations en danger de mort avec le retour des pluies !

La journée du 31 mars 2025 a été particulièrement éprouvante pour les habitants du Grand Libreville, confrontés non seulement au retour des pluies, mais également aux risques croissants de catastrophes naturelles. La preuve, pluie diluvienne qui s’est abattu à Libreville et Owendo a fait au total deux morts, mettant une fois de plus la vulnérabilité des zones urbaines face aux intempéries. 

À Libreville, c’est un éboulement qui aura surpris les habitants d’une maison située au quartier PK6 dans le 6ème arrondissement de Libreville qui a causé le décès tragique d’une fillette de huit ans et blessée gravement une autre.  Les équipes des sapeurs-pompiers, appelées en urgence, ont extrait le corps de la victime de la boue, au grand désespoir de sa famille et de ses voisins.

Dans la commune sœur d’Owendo, au quartier Alenakiri Rail, un autre jeune homme a été retrouvé mort, victime de la montée rapide des eaux. D’après le journaliste indépendant Chamberland Moukouama, la victime aurait été emportée par les flots alors qu’il tentait d’ouvrir un passage pour faciliter l’écoulement des eaux. Les sapeurs-pompiers, en collaboration avec les forces de police et le délégué spécial de la commune, se sont rendus sur place pour évaluer la tragédie. Dans le même temps au quartier SNI, plusieurs familles ont été surprises par la montée des eaux due à la défaillance d’un canal construit récemment. 

Des catastrophes naturelles aux origines multiples

Une série d’évènements qui laisse entrevoir une fois de plus le danger permanent dans lequel vit les populations Gabonaise depuis des décennies. Bien que le changement climatique accentue clairement la sévérité des événements météorologiques, il ne doit pas être considéré comme le seul coupable de l’ampleur des inondations. L’urbanisation anarchique a profondément altéré le paysage et l’équilibre naturel. 

L’occupation de zones à risques, les constructions non réglementaires et la gestion inefficace des déchets aggravent considérablement la situation. La croissance démographique rapide de Libreville impose également une pression énorme sur l’aménagement du territoire, poussant les populations à s’établir dans des régions vulnérables.  Les conséquences des inondations à Libreville s’étendent sur le long terme. En plus de la perte tragique de vies humaines, les dégâts matériels et les déplacements de population ont un impact profond sur l’économie locale. 

Selon les estimations, environ 0,21 % de la population gabonaise est potentiellement touchée par les inondations, avec des concentrations particulièrement élevées dans certaines provinces. De 2013 à 2021, 6120 ménages ont subi les conséquences dévastatrices des inondations. Face à cette situation alarmante, il est impératif que des mesures soient prises pour améliorer la gestion des risques de catastrophes, repenser l’urbanisme et protéger les populations vulnérables des caprices de la nature.