Gabon : les « frères musulmans » du CSAIG désormais en guerre devant la justice
Après la passe d’armes médiatique entre les deux factions au sein du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (CSAIG) ayant abouti à l’installation de deux présidents distincts en l’occurrence Benyamine Andjoua et Rachid Mbadinga, une autre bataille, cette fois judiciaire, devrait s’ouvrir dans les prochains jours. Un épisode qui devrait clore ce feuilleton né à la suite de la chute du Raïs Ali Bongo.
C’est assurément parti pour une bataille judiciaire entre le camp des progressistes et celui des conservateurs du CSAIG. Alors que les théologiens, prédicateurs et imams avaient procédé au choix de l’imam Benyamin Andjoua comme nouveau président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon, Ali Akbar Onanga et cie s’y sont opposés. Actant ainsi une sorte de « guerre de trancher » dans cette communauté religieuse où les croyants ne savent plus à quel saint se vouer.
Qui de l’imam Andjoua et Mbadinga sera confirmé ?
C’est la question qui taraude les esprits au regard de la tournure des évènements. En effet, alors que l’imam Benyamin Andjoua avait porté l’affaire chez un huissier de justice, qui avait fait sommation à l’imam Oceni Ossa de procéder à une passation de charges, le clan Ali Akbar qui n’avait pas donné suite favorable à cette demande, avait brandi un respect des textes.
A qui profite cette mésentente ? La question reste entière. Mais quoi qu’il en soit, la plainte introduite par le camp d’Ali Akbar, Conseiller spécial du Raïs Ali Bongo devant le Tribunal de première instance de Libreville, connaîtra une suite dès ce vendredi 20 octobre 2023. Un épilogue qui, espérons-le, ramènera de la quiétude au sein de cette prestigieuse institution. Rappelons que la crise au sein du CSAIG est née de la crise politique, à la suite du coup d’Etat du 30 août dernier. Le Raïs de la communauté, Ali Bongo, semble être le point focal de cette situation étant donné l’importance conférée à son titre religieux, par la Charte.